TUNIS – UNIVERSNEWS – Après la révolution de 2011, le cinéma tunisien, qui mourait à petit feu, remonte sur son piédestal par une jeune génération qui s’est saisie frontalement des questions de liberté et d’égalité, portant audacieusement à l’écran conflits de l’intime, remous sociaux et dilemmes religieux.
En effet, après « Dachra », le premier film d’horreur tunisien, de Abdelhamid Bouchnak, « Un fils » de Mehdi Barsaoui, « Noura rêve » de Hind Boujemaa et « La belle et la meute » de Kaouther Ben Hania, c’est au tour de « Aya » le court métrage de Moufida Fedhila qui rejoint la liste, le catalogue de Netflix ne cesse de se renouveler; une reconnaissance pour ce cinéma en pleine renaissance. Ce choix de la plateforme mondiale de streaming attribue à l’œuvre cinématographique une visibilité à l’échelle internationale.
« Aya » avait obtenu le Tanit d’or dans la section des courts-métrages de fiction lors de la 28e édition des JCC et le prix du public lors de la 6e édition du Festival du film franco-arabe de Noisy-le-Sec en France. En 2018, « Aya » avait remporté le prix du jury lors de la 23e édition du festival Cinéma du monde « Regards sur le cinéma du monde » à Paris.
Afef Been Mahmoud, Ghanem Zrelli et Bahri Rahali se réunissent dans ce film à succès qui raconte l’histoire d’Aya qui vit à Tunis, une petite fille futée, avec ses parents salafistes. Mais un jour, un événement brusque bouleverse à jamais le destin de cette famille. En seulement 23 minutes, le film raconte l’histoire d’une famille tunisienne déchirée entre le conservatisme d’un père salafiste et une mère soumise à son mari.
Entre obscurantisme et désir d’émancipation, entre innocence et extrémisme les événements se tissent de fil en aiguille. Par le biais du cinéma, la réalisatrice Moufida Fedhila condamne le patriarcat, une image qu’elle stigmatise à travers la petite fille dont l’âge ne dépasse pas les 6 ans. Dans un environnement religieux strict, soumise aux doxas, Aya commence son voyage en essayant de trouver des réponses aux questions philosophiques qu’elle pose.
G.K.