TUNIS – UNIVERSNEWS – Au beau milieu de la nuit et dans leur sommeil profond, certains citoyens se réveillent en sursaut, à l’aube, par les « cris » des Muezzins qui appellent à prière. Ils sont des personnes âgées, des malades, des bébés qui commencent, eux aussi, à brailler et, aussi, des travailleurs qui doivent pointer au bureau à l’heure et qui risquent de se rendre au travail, avec un manque de sommeil flagrant qui ne leur permet pas d’être en possession de tous leurs moyens pour passer une journée laborieuse.
Le prophète a fait une sélection des belles voix, pour que son choix tombe, enfin, sur Bilel dont la voix était douce et incite à aller faire la prière. L’Arabie saoudite a interdit les haut-parleurs, pour les prières de l’aube.
Mais, aujourd’hui, en Tunisie, nous avons affaire à des voix aigues qui crèvent les tympans, avec, en plus, des haut-parleurs qui augmentent le sens, ce qui devient un calvaire, loi d’inciter les volontaires à aller à la mosquée.
Des citoyens se sont plaints de cet état des lieux, mais la situation perdure, à tel point qu’ils sont exaspérés et qu’ils ne savent pas à qui s’adresser et, surtout, ne pas être considérés comme… des apostats.
Un citoyen a écrit le texte suivant sur sa page Facebook :
« Sur un rayon de 2km, ce sont les mosquées des Manazeh 5, 6, 7 et 8, des Ennasr 1 et 2, du centre de l’Ariana, soit environ une dizaine de lieux de culte, qui se font concurrence vers 4h du matin, à coups de décibels (NDLR, sans compter les dizaines de lieux de prière dans les quartiers que l’Etat n’arrive pas à comptabiliser, par manque de moyens).
Autour et entre ces mosquées, il y a près de 100.000 habitants, que les hauts parleurs réveillent, chaque nuit, les appelant à la prière. Or, seules quelques dizaines de fidèles se rendent à chacune de ces mosquées. Ce qui pose la question de savoir si on doit continuer à réveiller en sursaut des milliers de personnes, malades, jeunes, vieilles ou sensibles à la brutalité du réveil, à cause de hauts parleurs criant à fond, pour n’obtenir que quelques fidèles.
Inutile de signaler que ces conditions se répètent ailleurs, à travers la République, avec d’autres mosquées et d’autres hauts parleurs, mettant encore des milliers de personnes dans la même situation.
Il est vraiment temps que l’individu soit dans le domaine religieux et pour une fois, servi par la société, car à ce jour, c’est l’individu qui est souvent mis au service de la société, jusqu’à en faire un zombie.
On doit interdire le recours aux appels à la prière du « fejr », au moyen des haut-parleurs, en comptant sur la possibilité pour les fidèles de recourir aux moyens techniques anciens (réveil, horloge, montre bracelet, pendule, radio, etc..) et nouveaux (portable, tablette, ordi., etc..) ».
L’exaspération est à son comble, et il est, aujourd’hui, utile de faire aimer notre sainte religion, tout en respectant les heures de repos des citoyens.
Autre remarque, celle d’un ami sur Facebook –Ali Saïdi- qui indique qu’à Ksar Essaf (Gouvernorat de Mahdia), il y a 42 mosquée équipées de tapis, de lampadaires, de climatiseurs et de l’eau potable, alors qu’il y a 6 écoles dont les murs son fissurés… En conclusion, il ajoute : « Dans le pays de l’ignorance, on construit des mosquées comme des palais, alors que les écoles sont comme des tombes »… Faites tourner ce proverbe dans vos têtes… Mais, est-ce qu’on va comprendre un jour ?
F.S.