TUNIS – UNIVERSNEWS Après la farine, le sucre ou encore l’eau minérale, c’est bientôt le lait qui se fera rare dans les rayons des supermarchés tunisiens.
Les premiers effets d’un manque potentiel se font déjà ressentir puisque le beurre est de plus en plus dur à trouver.
La Tunisie produit près de 1 500 millions de litres de lait par an soit une consommation moyenne 120 litres/habitant/an. Le prix du lait demi-écrémé UHT est de 1,350 dinar. La dernière augmentation a eu lieu en avril 2021 à la sortie de la crise du Covid-19 mais bien avant la guerre de l’Ukraine.
Bientôt la crise du laitLe secteur laitier vit une crise chronique et structurelle depuis de nombreuses années. La raison principale demeure dans les faibles revenus que touchent les éleveurs qui les poussent à vendre leur cheptel. Ainsi, le stock régulateur de lait fond comme neige au soleil faisant planer le risque de pénurie.
A côté des retombées générales de la crise mondiale, la Tunisie connaît une importante crise financière et de liquidité. L’Etat peine à payer ses fournisseurs et ses créanciers qui refusent de plus en plus de nous livrer. L’offre se rétrécit et le manque se ressent pour de nombreux produits d’importation : médicaments, sucre, café, riz, farine, semoule…
Pour d’autres produits les prix ont augmenté d’une façon vertigineuse : papier, produits d’entretien et d’hygiène, produits alimentaires non subventionnés… Le coût de production a enregistré une hausse de 255 millimes par litre pour le lait, si bien qu’il devrait normalement s’écouler à deux dinars le litre pour couvrir les charges de production.
Derrière ce manque à gagner, se cachent les difficultés des éleveurs laitiers qui perdent 500 millimes par litre de lait.
La rentrée scolaire s’annonce bien chaude avec beaucoup de dégâts collatéraux en vue.