TUNIS – UNIVERSNEWS Imaginez que vous naissiez vieux. Et, plus le temps passe, plus votre corps rajeunit, tandis que vos parents, vos amis, votre amour (Cate Blanchet), suivent le chemin inverse. Tel est le pitch du «Curious case of Benjamin Button», réalisé par David Fincher, librement inspiré d’une nouvelle de Francis Scott Fitzgerald. Il offre à Brad Pitt un rôle taillé sur mesure pour les Oscars.
Sorti depuis 2008, le film reste jusqu’à maintenant un chef-d’œuvre éternel de BradPitt. Un homme naît déjà vieux, avec les caractéristiques d’une personne âgée de 80 ans, c’est-à-dire déjà marqué par l’histoire d’une vie qu’il n’a pas encore vécue. Or, au fil de cette dernière, il rajeunira, chacune de ses rides s’estompant peu à peu, pour ne laisser sur la fin qu’un corps vierge de toute trace, qui rejette (ou annule) tout passage du temps. En d’autres termes : il refoule.
Il traverse quatre-vingts années de l’histoire des États-Unis (de la fin de la Première Guerre mondiale à la fin des années 1990, soit l’essentiel du XXe siècle), tout en la niant peu à peu, rejetant tout ce qui pourrait témoigner de sa présence aux différentes époques qui la constituent.
Mais l’autre grande particularité de Button, c’est de conserver face à la vie, face aux événements dont il est le témoin privilégié, une stoïque passivité (comme le montre le jeu monocorde de Brad Pitt). Les gens qu’il rencontre, les opportunités qui se présentent ou les sentiments rudimentaires qui l’habitent guident son parcours mais ne l’affectent pas vraiment. La seule chose qui définit véritablement ce personnage, c’est sa pathologie. Il n’est que ça.
Chape mélancolique
Lumière feutrée, scope élégant, couple glamour, tout dans cette Étrange histoire crie l’envie de retourner à la source : l’ampleur des grands films de studios d’avant la révolution culturelle des années 70. Ce n’est pas un hasard si le temps de l’action débute dans les années 20. Mais dès lors qu’il s’agit de traiter l’amour frontalement, le film se fige et se dégonfle.
Ce type de héros à la personnalité transparente et la longévité providentielle qu’on a vu apparaître dans le cinéma hollywoodien – dans la catégorie «oscarisable» – au cours des dernières décennies, ne peuvent fonctionner que d’une seule et unique manière : comme des loupes grossissantes que l’on baladerait sur l’histoire pour la voir de plus près, sans que jamais elles n’interfèrent dans son bon déroulement. Sauf que si une loupe permet de grossir certains endroits, elle n’en occulte pas moins de nombreux autres.
Un romantisme fataliste
Au début du film, une horloge déroule le temps à l’envers dans l’espoir de voir revenir à la vie les « fils perdus à la guerre ». Mais la vie ne revient jamais.
Que le temps aille dans un sens où l’autre, la mort en constitue l’alpha et l’oméga, celle qui a le premier et le dernier mot. La naissance du héros correspond à la mort de sa mère, immédiatement suivie d’une tentative de noyade. Ses premiers pas ont pour conséquence la mort d’un pasteur. Et le film s’ouvre sur une femme mourrant d’un cancer sur un lit d’hôpital.
Dans son fauteuil roulant, à 80 ans, ou sur sa moto, à 25, comme à ses plus beaux jours, Brad Pitt trouve dans Benjamin Button le rôle de sa vie.
Le film a été nommé pour treize Oscars dont celui du Meilleur film, celui du Meilleur réalisateur pour David Fincher, Meilleur acteur pour Pitt et Meilleure actrice secondaire pour Taraji P. Henson, et en a remporté trois : la Meilleure direction artistique, Meilleur maquillage et Meilleurs effets visuels.
chape mélancolique
Lumière feutrée, scope élégant, couple glamour, tout dans cette Étrange histoire crie l’envie de retourner à la source : l’ampleur des grands films de studios d’avant la révolution culturelle des années 70. Ce n’est pas un hasard si le temps de l’action débute dans les années 20. Mais dès lors qu’il s’agit de traiter l’amour frontalement, le film se fige et se dégonfle.
Ce type de héros à la personnalité transparente et la longévité providentielle qu’on a vu apparaître dans le cinéma hollywoodien – dans la catégorie «oscarisable» – au cours des dernières décennies, ne peuvent fonctionner que d’une seule et unique manière : comme des loupes grossissantes que l’on baladerait sur l’histoire pour la voir de plus près, sans que jamais elles n’interfèrent dans son bon déroulement. Sauf que si une loupe permet de grossir certains endroits, elle n’en occulte pas moins de nombreux autres.
Un romantisme fataliste
Au début du film, une horloge déroule le temps à l’envers dans l’espoir de voir revenir à la vie les « fils perdus à la guerre ». Mais la vie ne revient jamais. Que le temps aille dans un sens où l’autre, la mort en constitue l’alpha et l’oméga, celle qui a le premier et le dernier mot. La naissance du héros correspond à la mort de sa mère, immédiatement suivie d’une tentative de noyade. Ses premiers pas ont pour conséquence la mort d’un pasteur. Et le film s’ouvre sur une femme mourrant d’un cancer sur un lit d’hôpital.
Dans son fauteuil roulant, à 80 ans, ou sur sa moto, à 25, comme à ses plus beaux jours, Brad Pitt trouve dans Benjamin Button le rôle de sa vie.
Le film a été nommé pour treize Oscars dont celui du Meilleur film, celui du Meilleur réalisateur pour David Fincher, Meilleur acteur pour Pitt et Meilleure actrice secondaire pour Taraji P. Henson, et en a remporté trois : la Meilleure direction artistique, Meilleur maquillage et Meilleurs effets visuels.