UNIVERSNEWS – Trois sorties, le même jour, pour le président de la République, ont de quoi alarmer les citoyens. Mais, ces derniers sont restés sur leur faim, croyant qu’il y va y avoir des mesures contre certaines catégories d’individus, entre les corrompus, les spéculateurs et ceux qui abusent des biens publics… mais, c’est la déception qui est à la clé… Tout simplement, le chef de l’Etat, comme c’est devenu habituel, a continué à proférer des menaces… sans qu’il y ait une action concrète… et c’est la déception.
Depuis le 25 juillet 2021, le peuple attend que le chef de l’Etat agisse, mais, jusqu’à maintenant, on a dû se contenter de « missiles », d’accusations et de menaces, sans qu’il y ait quelque chose pour assouvir sa soif… de vengeance, contre ceux qui ont conduit le pays vers l’état dans lequel il se débat, actuellement.
Lors de sa visite aux agriculteurs du gouvernorat de Bizerte, Kaïs Saïed a constaté que les prix des produits agricoles n’ont rien de commun avec ceux pratiqués sur les marchés. Il n’a pas annoncé de mesures contre les spéculateurs, alors que l’Etat dispose de structures et de mécanismes pour réguler ces prix et sanctionner les lobbies qui font des bénéfices éhontés, aux dépens de la bourse du citoyen… et ne paient, même pas les impôts… ce qui implique qu’ils sont fautifs, sur plus d’un plan.
Sa rencontre avec la ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, il a mis en cause les structures officielles d’être une source de préoccupation et de soutenir la spéculation et le monopole. Le chef de l’Etat a appelé à agir avec plus de fermeté contre ceux qui ne craignent pas d’aider le monopole et la spéculation illégale et au lieu de contribuer à trouver des solutions, ils font le contraire. Malheureusement, il n’est pas allé, aussi loin, pour demander à sa ministre ce qu’elle est en train de faire, pour dévoiler ces personnes indignes, alors qu’avec un contrôle en amont et une traçabilité des cargaisons de produits, il est facile de détecter où se situent les failles du système.
La troisième visite a été pour la Banque nationale agricole (BNA). Et, là, le chef de l’État a indiqué qu’il a préféré se déplacer personnellement, au siège de cette banque, accompagné d’un certain nombre de dossiers qui doivent être ouverts pour des enquêtes immédiates, compte-tenu de la gravité des actes qui sont attestés par de nombreuses preuves concordantes.
Tout d’abord, cette information –qui n’en est pas une- traduite par nos soins, est la meilleure preuve que le président de la République continue son chemin sur la voie du populisme. Cette manière d’agir fait douter de la crédibilité de cette banque et de tout le système bancaire tunisien qui, pourtant, a toujours fait preuve d’efficacité, de transparence et de crédibilité.
Et on se demande, à ce niveau, si le chef de l’Etat n’outrepasse-t-il pas ses droits et ses prérogatives, en piétinant les platebandes du pouvoir judiciaire qui doit avoir la charge de trancher dans des dossiers aussi délicats et graves tels que ceux de la mauvaise gestion des deniers de l’Etat.
Tout le monde constate que le président de la République veut tout faire tout seul. Mais, pourquoi, alors cette armada de ministres, de gouverneurs, de délégués, de structures de régulation et autres services de contrôle et de dissuasion ?
Le peuple veut que chacun fasse son travail pour lequel il est payé et que chaque responsable doit obéir à l’obligation de résultats concrets et de reddition de comptes… et dans le cas contraire, il doit laisser la place à plus compétent que lui, loin de tout favoritisme et d’allégeance, parce que le pays a besoin d’action… et rien que d’action, afin d’éliminer toutes brebis galeuses des circuits, surtout qu’en fin de compte, c’est le pauvre citoyen et le citoyen pauvre qui paient la facture.
F.S.