* Un renouvellement des équipements aurait augmenté la capacité de production de 650 à 1 000 tonnes par jour, permettant la couverture des besoins du pays
UNIVERSNEWS – L’usine de sucre de Béja, était l’une des entreprises tunisiennes créées, juste après l’indépendance, sachant que le leader Habib Bourguiba était conscient des défis auxquels serait confrontée la Tunisie, au niveau de son indépendance alimentaire.
En ces temps-là, l’Etat avait veillé à encourager la culture des betteraves, en accordant des subventions pour les agriculteurs qui adhérent à ces orientations, ce qui avait permis de créer une autre sucrerie, à Ben Béchir, à Boussalem (Gouvernorat de Jendouba). Cela a donné la possibilité de mettre en place deux unités de production de levure, près des deux sucreries et qui utilisaient la mélasse du sucre, à cet effet… dans le sens de « Rien ne se perd, rien ne se crée… tout se transforme ! »
Les sucreries ont été capables, jusqu’à un certain moment, de satisfaire la demande nationale en sucre… mais, aujourd’hui, elles ne sont que les spectres de ce qu’elles étaient, au point que la Société tunisienne de sucre de Béja (STS) ne produit plus rien, depuis le mois de juin, simplement parce qu’elle n’a plus les moyens de payer les pièces de rechange !!!
En août 2011, les employés observent une grève de deux jours pour protester contre la situation financière de l’entreprise, considérée comme alarmante par le PDG Mokhtar Nefzi, et les mesures jugées insuffisantes, comme le rééchelonnement de la dette, la révision des primes de raffinage ou un prêt de cinq millions de dinars.
Un renouvellement des équipements et une amélioration des prestations, via l’extension de la capacité de production de 650 à 1 000 tonnes par jour, permettrait la couverture des besoins du pays, la commercialisation de produits annexes et la création de filiales. Malheureusement, on a voulu la faire couler, et de septembre 2017 à mai 2018, l’usine était à l’arrêt, après un incendie dans un dépôt de stockage de sucre brut.
Aujourd’hui, les Tunisiens sont heureux de voir des camions transportant 2000 tonnes de sucre, en provenance d’Algérie, soit l’équivalent de deux jours de production de la STS, pour voir les responsables pavoiser… et dire que c’est la fin de la crise du sucre !!!
Qui a conduit cette entreprise d’avant-garde à l’état dans lequel elle se débat, aujourd’hui, et à qui profite cet abominable crime ?