Les derniers développements survenus sur la scène politique en Tunisie ont fait les unes et les manchettes des médias aussi bien nationaux qu’étrangers. Ainsi, toute l’actualité était braquée sur l’annonce du nouveau parti « Tahia Tounes » et sur l’interview accordée par Béji Caïd Essebsi, président de la République, au journal « Al Arab » basé à Londres.
En effet, en plus de tous les journaux locaux, le prestigieux journal français, Le Monde a consacré plus d’un demi-page à l’événement de Monastir avec une analyse de la naissance du nouveau parti et des perspectives de l’évolution du paysage partisan et politique en Tunisie.
D’autre part, le non moins prestigieux journal américain, « New York Times » a publié une synthèse de ladite interview accordée par BCE et dans laquelle il fait insinuer des accusations contre Ennahdha de vouloir mettre la main sur le pouvoir en optant pour une alliance avec le nouveau parti de Chahed afin de partager avec lui le contrôle des rouages de l’Etat dans l’étape à venir.
De pareilles accusations sont étayées par des politiciens, dont en particulier, Ridha Belhaj et Abdelaziz El Kotti qui vont plus loin en accusant, nommément, Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, et son fils Mouâdh ainsi que Rafik Abdessalem d’être derrière
« Le fils de Rached Ghannouchi, Mouadh, et son gendre, Rafik Bouchleka, sont les vrais architectes du nouveau projet de Youssef Chahed », a déclaré Abdelaziz Kotti en substance avant d’ajouter que les négociations et les arrangements entre Rached Ghannouchi et Youssef Chahed passaient par ces deux personnes là. « Ce nouveau projet est celui de la famille Ghannouchi », a-t-il conclu.
D’ailleurs, les observateurs sont persuadés que Béji Caïd Essebsi a bien calculé son coup en faisant coïncider son interview « explosive », relayée par l’agence France-Presse (AFP), avec l’annonce de la création du parti « Tahia Tounes » avec l’espoir de lui faire un peu d’ombre et de lui lancer des flèches dès ses premiers jours d’existence.
Une preuve de plus que la guerre est plus vivace que jamais entre les deux têtes du pouvoir exécutif, sachant que la bataille entre les deux « teams » de Carthage et de La Kasbah s’annonce acharnée et serrée en ces moments où le pays entame la dernière ligne droite en cette année 2019 qui devrait s’achever par des échéances électorales décisives, législatives et présidentielle.