L’élection de Hatem Mziou en tant que bâtonnier des avocats vient de prouver que le mouvement islamiste Ennahdha a perdu de son aura, dans un domaine qu’il a bien maîtrisé, depuis son arrivée au pouvoir, depuis « la révolution ». C’est un camouflet des plus cinglants qui vient de lui être asséné, surtout que ses représentants ont fait pâle figure, lors du scrutin et n’ont plus la force de décision qu’ils possédaient avant.
S’il y a des leçons à tirer de l’élection du bâtonnier des avocats, c’est que les islamistes ne sont plus une force de décision… et la preuve en est le coup de grâce porté au candidat qu’ils ont choisi et dont ils voulaient faire une passerelle pour la guerre qu’ils mènent afin de se positionner, de nouveau, sur la scène politique.
Ce qui surprend, c’est la modeste présence des islamistes aux élections du bâtonnier, malgré la mobilisation massive pour y assister, afin de régler les comptes avec l’ancien bâtonnier, Brahim Bouderbala et le punir pour son soutien au 25 juillet, mais les choses sont allées à contresens de ce qu’ils espéraient.
Selon des sources bien informées, la préoccupation de Noureddine Bhiri par d’autres questions a coûté cher aux islamistes et a conduit à l’exclusion de leur candidat des élections depuis le premier tour, avec un pourcentage faible et déshonorant.
Bhiri a un talent extraordinaire pour négocier la nuit avec le reste des courants politiques au sein de la profession juridique, y compris les membres du Rassemblement constitutionnel démocrate (RCD dissous) à l’époque de Ben Ali, pour hisser tel candidat ou faire tomber un autre, lors des précédentes élections.
En tout cas, ce qui s’est passé lors des élections du bâtonnier des avocats peut être une indication sur le sort des prochaines élections législatives, dans lesquelles le peuple peut exclure Ennahdha, malgré ses moyens humains et matériels, et son soutien extérieur.