TUNIS – UNIVERSNEWS – Alors qu’elle a placé la barre beaucoup plus haut, dans ses revendications salariales, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a changé, totalement, de cap, pour s’aligner sur les propositions du gouvernement, concernant les augmentations des salaires qui sont au niveau de 3,%.
De nombreuses interrogations sont suscitées par ces changements dans les positions de la centrale, surtout à propos du rôle joué par l’Algérie pour convaincre le secrétaire général, Noureddine Taboubi dont les visites dans ce pays frère, durant la dernière période. Et, dans ce cas, on se demande si Taboubi a opté pour l’apaisement, avec une certaine compréhension pour la situation du pays dont les caisses sont vides et où tout dépend, actuellement, d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) ou s’il y a des dessous à cet « accord considéré comme anormal ».
Il a été précédé de mois de relations tendues, parfois même conflictuelles, entre les deux parties, sur fond de grande divergence d’attitudes, ainsi que de « craintes » de la centrale syndicale d’une éventuelle décision de justice annulant le dernier Congrès de l’UGTT.
En plus de ces facteurs, le contenu de l’accord prévoyait une renonciation explicite de l’UGTT à exiger des augmentations de salaire pour les années 2023, 2024 et 2025, ce qui représente un « abandon » d’un rôle qui représente l’un des les facteurs les plus importants de «popularité» du syndicat et la pierre angulaire du travail syndical.
Ces données ont créé un clivage dans l’appréciation entre ceux qui estiment que la direction syndicale est «entrée dans la maison de l’obéissance» et a préféré rechercher la «sécurité» et ceux qui considèrent que la direction syndicale a pratiqué la politique du possible, que ce soit en les « gains » qu’il a obtenus dans l’accord d’augmentation des salaires ou en pliant provisoirement à la tempête, d’autant plus que le syndicat a des « antécédents » en la matière.
La centrale syndicale avait, déjà, établi une trêve, avec le défunt président Zine El Abidine Ben Ali avant de jouer un rôle prépondérant dans son renversement, en signant le Pacte social fin 1977, pour annoncer, quelques semaines plus tard, la grève générale.