TUNIS – UNIVERSNEWS – Le tollé organisé autour de l’affaire des réseaux d’envoi de jihadistes dans les zones de tension semble prendre du recul, et apparaît comme un feu de paille !
Après le tapage autour du passage de nombreux dirigeants d’Ennahdha devant la brigade de lutte anti-terroriste de Bouchoucha et le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, à El Gorjani, les suspects ont été libérés, en attendant les prochaines audiences… Ainsi, Kaïs Saïed « offre au mouvement islamiste Ennahdha les armes pour le combattre.
Le juge d’instruction près le pôle a décidé de maintenir le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, visé par l’enquête sur l’envoi des jeunes tunisiens vers les foyers de tension, en liberté et de reporter son audition au 28 novembre 2022.
Pour sa part, l’ancien chef du gouvernement, Ali Larayedh, a été remis en liberté, après l’expiration de la période de garde à vue de trois jours, et son audition a été reportée au 19 décembre 2022.
Auditions reportées… !
Le juge d’instruction avait également décidé, dans le cadre de la même affaire, de maintenir en liberté l’ancien ministre des Affaires religieuses, Noureddine Khademi, et de lever l’interdiction de voyage décidée à son encontre.
L’audition de Khademi a été reportée au 18 novembre prochain. Idem pour le membre du Conseil de la choura d’Ennahdha, Habib Ellouze, dont l’audition a été reportée au 21 novembre.
Concernée par les enquêtes sur cette affaire, l’ancien député de la Coalition Al Karama, Mohamed Affès, a fait savoir, à sa sortie du siège du pôle judiciaire antiterroriste, qu’il a été maintenu en liberté et que son audition a été reportée au 18 novembre prochain.
C’est le cas, aussi, de l’ancien député d’Ennahdha et patron de la compagnie Syphax, Mohamed Frikha accusé dans l’affaire de l’envoi des jeunes dans les zones de tension qui a été remis en liberté par le juge, pour être entendu de nouveau, à une date ultérieure.
Pour sa part, Ghannouchi a estimé, dans une déclaration aux médias, que la décision du juge d’instruction « va dans le bon sens », affirmant que sa formation politique n’a aucune relation avec l’affaire d’envoi des tunisiens vers les zones de conflit.
Ainsi, pour les citoyens, cette holà organisée autour de ces interrogatoires n’était que feu de paille, puisque le bilan est très maigre, alors que l’affaire semblait, de prime abord, avoir été ficelée et que le moment de la reddition des comptes est arrivé.
Malheureusement, la déception est au rendez-vous, ce qui permet aux responsables du mouvement islamiste Ennahdha de pavoiser et de crier sur les toits que tout était faux et que les accusations ne sont que des « règlements de comptes politiques ».
Les sous-fifres en prison au placard !
Pour combler ce vide, on a laissé les commanditaires libres comme l’air, et on s’est rabattu sur les exécutants. Le juge d’instruction a émis des mandats de dépôt à l’encontre de Fathi Beldi, ancien chargé de mission au cabinet du ministre de l’Inférieur, Mehrez Zouari, ancien directeur général des services spéciaux au ministère de l’Intérieur, Abdelkrim Labidi, ancien chef de l’unité de protection des avions au ministère de l’Intérieur et Seifeddine Raies, ancien porte-parole du groupe terroriste Ansar Chariâa.
Entretemps, –avec la répartition des tâches judicieuse du parti islamiste- Voilà que Rafik Bouchlaka continue à ergoter de son antre à l’étranger, affirmant qu’il y a un plan pour éliminer le gourou d’Ennahdha et son adjoint en prison.
Le gendre du leader du mouvement Ennahdha a accusé les autorités officielles tunisiennes de préparer tout un plan visant à ” liquider” Rached Ghannouchi et Ali Larayedh dans leur prison, par les éléments terroristes d’Ansar Charia.
Dans un statut sur sa page Facebook, il a écrit : “Toutes les preuves et indices confirment qu’il y avait un plan préalable pour liquider Rached Ghannouchi et Ali Larayedh dans leur prison(…). Le plan était de placer Ghannouchi et Larayedh dans les mêmes centres de détention que les éléments terroristes d’Ansar Al Charia se trouvaient, pour leur donner l’occasion de les liquider (…) Et pat la suite, les autorités officielles tunisiennes classeront l’affaire dans la catégorie des crimes de droit commun, et les médias seront également prêts à promouvoir cette histoire officielle (…)”, a-t-il dit.
Il ne faut pas oublier, aussi, que le président de la République s’est mis à dos, grâce à sa ministre de la Justice, Leïla Jaffel, tout le corps de la magistrature sur le dos, en évinçant plus d’une cinquantaine de juges et en temporisant pour le mouvement du corps de la magistrature… et la boucle est bouclée !!!
F.S.