TUNIS – UNIVERSNEWS Une évidence : la dette tunisienne est devenue insoutenable. C’est l’avis des bailleurs de fonds (FMI, Banque mondiale…) et des agences de notation (Moody’s, Fitch Rating…). Cela signifie que le pays est devenu incapable de continuer à emprunter et à pouvoir investir pour se développer, en même temps.
Pour les bailleurs de fonds, en l’absence de réformes structurelles et crédibles, la dette tunisienne est sur une trajectoire insoutenable. Les principales réformes exigées par le FMI et négociées, actuellement, avec le gouvernement pour l’obtention de nouvelles facilités sont :
- la réduction de la part de la masse salariale dans le PIB,
- la réduction des subventions,
- l’amélioration de l’environnement des affaires
- la réforme des entreprises publiques.
Quant aux agences de notation, Moody’s a abaissé la notation de la Tunisie à Caa1 en octobre 2021 et Fitch Ratings l’a abaissée à CCC en mars 2022. Cette dégradation de la notation à CCC, qui compromet les chances de la Tunisie de pouvoir emprunter sur le marché financier international privé, signifie que la Tunisie a été classée pays « Hautement spéculatif ». Cette catégorie suppose des risques sérieux d’incidents de paiement, extrêmement sérieux pour le pays. Cela signifie que la capacité de paiement durable des engagements financiers sera vulnérable, dépendant fortement de la situation économique. Pis, des experts n’écartent pas la révision de ce rating d’ici la fin de l’année en cours.
Par les chiffres, c’est-à-dire des chiffres officiels maquillés et manipulés, la dette publique est passée de 74,2% du PIB en 2019 à 89,7% en 2020 et devrait atteindre 90,2% en 2021 selon le FMI. Ces chiffres ne tiennent pas comptent de l’endettement des entreprises publiques, les garanties de l’Etat, les emprunts obligataires, qui atteindraient en sus 40% du PIB, dont plus de 15% du PIB serait garanti par l’Etat. C’est l’empreinte de l’Islam politique qui a régné depuis plus de dix ans. Ne l’oublions pas.
BRAHIM