- La forte inflation explique l’intention de la Banque centrale, mais est-ce la bonne solution ?
Le Conseil d’administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) dans sa nouvelle composition, après les nominations de nouveaux membres par le président Kaïs Saïed, a fié sa réunion périodique pour le 5 octobre 2022. Cette nouvelle configuration du CA de la BCT a été décidée, depuis le 13 septembre 2022, à travers un décret présidentiel n° 2022-709 du 13 septembre 2022, portant renouvellement de mandat et nomination de membres au conseil d’administration de la BCT, qui est paru au JORT.
Ainsi, il a été décidé de renouveler le mandat de Leila Baghdadi et Abdelmoumen Souayeh, à compter du 20 juin 2022, et de nommer, pour un mandat de trois ans, Fatima Maraï, en tant qu’experte dans le domaine bancaire, pour remplacer Salma Bellagha, et Ghazi Boulila, en tant que professeur des universités spécialisé dans le domaine financier et domaine économique, à la place de Moez Labidi.
La dernière réunion du Conseil d’administration de la BCT remonte au 17 mai 2022. Après une évaluation des risques entourant la dynamique de l’inflation et l’équilibre du secteur extérieur au cours de la période à venir, le Conseil avait décidé, alors, de relever le taux directeur de la BCT de 75 points de base, le portant à 7,0%, ce qui se traduirait par un relèvement des taux des facilités de dépôt et de prêt marginal à 6,0 % et à 8,0 % respectivement.
Par ailleurs, il a été décidé de relever le taux minimum de rémunération de l’épargne de 100 points de base, pour le porter à 6%.
Cette nouvelle réunion du CA de la BCT n’augure rien de bon pour les experts économiques tunisiens qui attendent avec impatience les décisions relatives aux taux d’intérêt, surtout qu’ils n’excluent pas une nouvelle hausse, dans le cadre d’un plan de lutte contre la montée continue de l’inflation, qui a atteint un niveau record (en passant de 8,2% à 8,6% entre juillet et août 2022).
L’état actuel de l’économie tunisienne est de plus en plus préoccupant car il y a maintenant des signes qu’elle pourrait entrer dans une phase de stagnation mondiale, ce qui réduirait encore le potentiel d’investissement et limitera la croissance. Et certains experts jugent que l’augmentation du taux directeur n’est pas la solution idoine, en ces temps de crise et avec toutes les répercussions qui s’en suivent au niveau de la consommation des ménages..
Il est à noter que la BCT a la possibilité d’augmenter le taux d’intérêt lors de la réunion de son conseil d’administration jusqu’à 150 points de base, d’après les dispositions de ses statuts.