TUNIS – UNIVERSNEWS – Entre l’entêtement du président de la République à faire cavalier seul et la persévérance de Abir Moussi à contester ses décisions, le pays n’a pas de chance de sortir de l’ornière. Le citoyen est pris dans l’étau. Il ne sait pas qui est dans le vrai et qui œuvre, vraiment, pour l’intérêt du peuple et de la patrie, après la décennie noire qui lui a montré de toutes les couleurs.
Pourtant, les deux parties ont la possibilité de faire mieux en unissant les efforts contre une pieuvre malfaisante qui n’attend que le moment opportun pour sortir la tête de l’eau et revenir à la charge, surtout qu’elle a été capable de réunir des incompétents de la politique qui ne représentent rien, certes, -comme Hamma Hammami et Mohamed Néjib Chebbi qui ont détruit leurs partis-, mais qui ont la voix tellement haute qu’ils risquent de se faire entendre.
Moussi a tenté d’organiser, samedi, une manifestation de protestation à Tunis, avec les partisans de son parti, mais les forces de l’ordre les en ont empêchés, sous prétexte que le gouverneur de la capitale a refusé de leur en accorder l’autorisation, alors que, pourtant, le droit de manifester est un droit constitutionnel garanti.
Moussi a affirmé que le PDL va contester avec force et vigueur les élections législatives, dès lors qu’il s’agit d’un processus électoral « illégal et illégitime », appelant en contrepartie à la nécessité d’organiser des élections législatives selon les principes démocratiques et la légalité internationale.
« L’échéance électorale législative sera sans nul doute un crime d’État. Ceux qui y prendront part ne font que contribuer à blanchir la dictature et à fouler aux pieds la souveraineté du peuple », a claironné la présidente du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi.
« On n’est pas prêt à donner l’aval à une quelconque loi ou texte de traité émanant d’un parlement issu d’un processus électoral ‘illégal’ « , a-t-elle martelé, plaidant pour « un retour à la légalité » à travers des élections présidentielles ouvertes.
Et Moussi d’ajouter que son parti saisira prochainement le Tribunal Administratif pour s’informer de la suite donnée aux recours qu’il a introduits contre la loi électorale, le calendrier électoral et les décisions de l’instance supérieure indépendante pour les Elections (ISIE).
Elle a, en outre, estimé que la démarche empruntée par le président Kaïs Saïed « porte préjudice aux droits acquis de la femme tunisienne », dénonçant à ce titre la « composition hautement masculine et déséquilibrée de l’ISIE ».
Moussi a, par ailleurs, saisi l’occasion pour annoncer une marche nationale le 15 octobre courant. Objectif : protester contre la flambée des prix, la perturbation du système d’approvisionnement en produits de base et la dégradation du pouvoir d’achat du citoyen.