TUNIS – UNIVERSNEWS La sortie du tunnel dans lequel la Tunisie s’est engluée ne peut se faire d’un coup de baguette magique, et il faut la conjugaison des efforts de tous pour que l’espoir renaisse, de nouveau, dans le pays et qu’il n’y aurait pas de craintes pour les générations futures.
Malheureusement, avec la prévalence du volet politique dans les préoccupations du question du pouvoir, au sommet de l’Etat, il semble que les Tunisiens ne sont pas près de sortir de la crise, parce que tous les autres volets économiques, financiers et sociaux qui subissent les effets de la crise de plein fouet continuent à souffrir le martyre, sans aucun espoir qu’il y ait, dans les jours qui viennent, une éclaircie à même d’apaiser les tensions et redonner cet espoir perdu.
Un retour sur terre s’impose, sinon on court le risque que cela explose après la décennie des « Frères Muslmans » et avec un président de la République qui a un programme en tête qu’il veut réaliser, contre vents et marées, sans associer qui que ce soit à sa réalisation et sans tenir compte des critiques qui fusent de parties nationales –dont beaucoup ont de bonnes intentions, contrairement à ce qu’en pense Kaïs Saïed- et, aussi, de parties internationales qui craignent le rétablissement d’une dictature, en Tunisie.
Deux activités du chef de l’Etat, samedi, donnent matière à réflexion et à des interrogations. Tout d’abord, il y a cette visite à l’hôpital la Rabta qui, il n’y a pas longtemps, était un fleuron de la santé publique, et qui a perdu son aura, en étant laissé à son triste sort.
Pourtant, cette dégradation du service public de la santé n’était plus un secret pour personne et la pandémie de Covid-19 a montré l’ampleur des dégâts et n’eut été l’aide internationale –bien qu’un peu tardive- le nombre des morts aurait été bien plus supérieur à celui qu’on avait comptabilisé et qui était, déjà, très important.
Saïed a parlé de corruption et d’absence de sécurité, ce qu’on avait, depuis toujours, dénoncé, mais, le mal est plus profond –comme dans d’autres secteurs, aussi- et il faut de l’ardeur, du courage et de la persévérance… et on n’imagine pas que le président de la République, avec toutes les structures et les instances qui sont à sa disposition, ne soit pas au fait de la situation.
L’autre activité concerne sa visite à sa ville natale de Béni Khiar où il a assisté à la création de la première société citoyenne qui aura à gérer des terres appartenant au domaine public… ce qui fait, déjà jaser !!!
Certaines « langues malveillantes » -en plus des experts qui ne voient pas en ces sociétés une solution pour l’économie et pour la situation sociale- trouvent à redire, concernant la méthode adoptée par le chef de l’Etat et qui ne fait pas l’unanimité. Certains vont jusqu’à rappeler la période des coopératives du défunt Mohamed Sayah, sous la présidence du leader Habib Bourguiba et qui avait été vouée à l’échec… Cette société va donner satisfaction à une minorité, mais que vont penser les autres « arouchs » de Béni Khiar qui vont se sentir lésés ?!!
Tous ceci sans oublier les problèmes sociaux, avec des pénuries à successions… des entreprises qui mettent leurs employés au chômage technique et, surtout, le pouvoir d’achat qui part en fumée et un taux d’inflation galopant….!!!
L’heure est, vraiment, au retour sur terre… sinon, la chute sera douloureuse… très douloureuse, voire catastrophique….!!!
MUSTAPHA MACHAT