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Le cancer du sein fréquent, il touche une femme sur 8 en Tunisie où il occupe le premier rang des décès chez la femme
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A partir de 40 ans, une mammographie tous les deux ans, complétée si nécessaire par une échographie, est recommandée
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Seule une petite partie des cancers du sein, 5 à 10%, sont héréditaires, mais plus de 90 gènes sont impliqués dans l’augmentation du risque du cancer du sein
TUNIS – UNIVERSNEWS – Chaque année, on diagnostique entre 800 et 1500 nouveaux cas de cancer du sein en Tunisie. Il s’agit du 1er cancer féminin et représente 30% des cancers de la femme. Le mois d’octobre est un mois consacré à la sensibilisation au cancer du sein, à la prévention, au dépistage précoce, à la prise en charge, etc… Mais surtout, il s’agit d’un mois qui permet d’accroître le soutien apporté à ces femmes atteintes de cette maladie. Comme chaque année, l’association des maladies du cancer organise au mois d’octobre, une campagne de sensibilisation à la prévention et au dépistage de la maladie, sous le nom d’Octobre rose. Les explications de Raoudha Zarrouk, la présidente de l’association des maladies du cancer, à Universnews.
Universnews : Quelle est l’importance d’ »Octobre Rose » dans la prévention du cancer du sein ?.
* Raoudha Zarrouk : Dans le cadre de l’Octobre rose 2021, l’Association des maladies du cancer se mobilise pour la lutte contre le cancer du sein, en mettent en place de nombreuses actions tout au long du mois d’octobre, afin de sensibiliser au dépistage et d’informer sur la prise en charge du cancer le plus fréquent chez les femmes.
Nous organiserons, tout au long de ce mois, des journées de sensibilisation liées au dépistage précoce de cette maladie à travers des actions à caractère, entre autres, festif et culturel. Après la marche rose, le 2 octobre, nous organisons, tout au long de ce mois des caravanes de sensibilisation liées au dépistage précoce de cette maladie à Nabeul et au Kef. Octobre rose sera clôturé le 26 octobre par une grande fête dans notre foyer où nous distribuerons des seins artificiels et soutien-gorge à des femmes guéries du cancer afin de les aider à préserver leur santé mentale et de se réconcilier avec leur corps
* Comment inciter les femmes à se faire dépister ? On parle de plus en plus du cancer du sein chez les jeunes. Face à ces cancers agressifs, faudrait-il dépister avant 20 ans ?
* Même si l’incidence et sa mortalité diminuent d’année en année, le cancer du sein est à la fois le plus fréquent et le plus meurtrier des cancers chez la femme. Dans la majorité des cas, son développement prend plusieurs mois, voire plusieurs années. Dépisté tôt, c’est un cancer de bon pronostic, dont le taux de survie est excellent (90%). Plus on le détecte tôt, plus la patiente a de chances de guérir et de ne pas avoir besoin de chirurgie lourde.
Le dépistage est devenu quelque chose de primordial dans la prise en charge des patients. Chaque année en octobre, notre association organise une grande campagne de sensibilisation de lutte contre le cancer du sein pour informer les femmes et l’opinion publique de l’importance du dépistage précoce et du suivi médical.
Le cancer du sein, est un cancer fréquent (1 femme sur 8), et occupe le premier rang des décès par cancer chez la femme. Dès l’âge de 20 ans, une échographie par un professionnel de santé est recommandée tous les ans. A partir de 40 ans, une mammographie tous les deux ans, complétée si nécessaire par une échographie, est recommandée. Le dépistage est très important, c’est une culture à inculquer.
Quels sont les facteurs de risque ?
* Le cancer du sein est une maladie multifactorielle. Cela signifie que plusieurs facteurs influent sur le risque de sa survenue. On parle de facteurs de risque qui sont liés à certains antécédents médicaux personnels et familiaux, le stress, l’alimentation, le tabac, le surpoids ou encore pas ou peu d’activité physique peuvent favoriser son apparition.
Le cancer du sein est-il lié à des prédispositions génétiques ?
* Seule une petite partie des cancers du sein, 5 à 10%, sont héréditaires, c’est-à-dire attribuable à une mutation génétique .Aujourd’hui, plus de 90 gènes sont impliqués dans l’augmentation du risque du cancer du sein. En Tunisie, l’institut Pasteur peut les identifier et recommander aux femmes un suivi adapté afin de détecter le plus tôt possible la survenue éventuelle d’un cancer, ou de leur proposer des chirurgies préventives.
Les cancéreuses ne sont pas oubliées par votre association ?
* L’Association cherche, depuis sa création en 2011, à apporter l’encadrement et l’assistance nécessaires aux patients cancéreux qui attendent depuis une longue période de recevoir des soins médicaux. Notre rôle, c’est d’orienter, apporter de l’aide psychologique et prêter main-forte aux malades qui sont dans la précarité parce qu’ils ne sont, généralement, pas couverts par la Sécurité sociale.
Nous disposons d’un centre de formation destiné aux femmes atteintes de cancer pour une bonne intégration sur le plan professionnel. On essaie de les encadrer et leur fournir les éléments pour le montage de leur projet. Elles bénéficieront de notre encadrement et de notre accompagnement continu jusqu’à ce qu’elles volent de leurs propres ailes
Mohamed Selim