TUNIS – UNIVERSNEWS La profession d’enseignement supérieur et de recherche n’est plus attractive pour les jeunes, et ses conditions n’encouragent plus à l’abnégation et à la stabilité!
Quelque 2014 enseignants du supérieur ont quitté les universités tunisiennes dans le cadre de la coopération technique, en quête d’une vie décente, et des conditions de travail meilleures. 1811 d’entre eux ont un rang variant entre maitre-assistant, professeur conférencier et professeur d’enseignement supérieur.
Selon, la fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ce chiffre représente 18.56 % du total des enseignants chercheurs de ces grades, soit le 1/5ème. S’ajoutent à ce chiffre, les universitaires qui ont démissionné et ont quitté définitivement le pays.
Intervenant sur les ondes de Mosaïque FM, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Moncef Boukthir a annoncé, ce mardi 4 octobre 2022, le recrutement de 1100 assistants universitaires, malgré la situation économique, afin de remplir les postes vacants suite au départ d’environ 2000 professeurs universitaires à l’étranger et afin de garantir de nouveaux postes de travail pour les doctorants.
Il considère que l’immigration des professeurs est un indice sur la qualité de l’enseignement en Tunisie.
Par ailleurs, la fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, relevant de l’UGTT, a récemment appelé, dans une lettre ouverte, le président de la république « à prendre des mesures avant-gardistes, et des décisions courageuses redonnant à l’université son lustre d’antan ».
La fédération dépeint un tableau peu reluisant de l’université, « avec des réformes bloquées face à la baisse du budget de l’éducation, et de l’enseignement, par rapport au budget total ». « La place sociale des universitaires a considérablement régressé, leur pouvoir d’achat s’est dégradé d’une manière insupportable ».