TUNIS – UNIVERSNEWS – Lors d’une rencontre autour des énergies renouvelables et la transition énergétique, Ali Kanzari, président de la Chambre Syndicale du Photovoltaïque (CSPV) a fait une présentation concernant la possibilité pour la Tunisie de devenir un exportateur d’électricité verte vers la rive nord de la Méditerranée.
La Tunisie pourrait saisir l’opportunité de la crise énergétique actuelle engendrée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, pour rattraper le retard affiché en matière de déploiement des énergies renouvelables, accélérer la transition énergétique et pourquoi pas devenir un exportateur d’énergie verte vers l’Europe, ont recommandé les responsables présents à la rencontre.
« Les pays de la rive nord, grands consommateurs d’énergie pourraient s’approvisionner en électricité verte des pays de la rive sud de la Méditerranée, y compris la Tunisie et le Maroc. Déjà la Grande Bretagne a eu recours au Maroc pour l’approvisionner, via l’Atlantique, en énergie verte pour se préparer aux vagues de froid attendues les prochains hivers », a fait remarquer Kanzari.
La Tunisie, qui bénéficie d’un positionnement stratégique pourrait faire de même avec des meilleures conditions compte tenu de sa proximité de l’Europe. » Il suffit d’une interconnexion à travers la Sicile, qui est seulement à 200 km d’El Haouaria, ou à travers le nord de Rome (environ 800 km des côtes Tunisiennes), où se trouve les réseaux centraux de transport d’électricité vers l’Europe occidentale, pour exporter de l’énergie verte produite en Tunisie vers l’Europe », a développé le responsable.
D’où la nécessité d’accélérer la transition énergétique en Tunisie, pays dotée aujourd’hui de tous les avantages (prix moins chers, proximité de l’Europe, maîtrise des technologies…) pour réaliser à la fois son autonomie énergétique, atteindre ses objectifs climatiques et devenir un exportateur et fournisseur d’énergie verte vers l’Europe.
Pour rappel, en dépit d’une volonté affichée, la Tunisie n’a déployé jusqu’à ce jour qu’une capacité de 477 Mégawatts (MW) d’énergie renouvelable, dont 245 MW d’éolien, 160 MW de solaire photovoltaïque dans le secteur résidentiel, 40 MW en autoconsommation Moyenne Tension (MT), 20MW de projets de la STEG (Tozeur 1 et Tozeur 2) et 12 MW PV dans le cadre du régime des autorisations.
Aujourd’hui, plusieurs contraintes persistent et font que la part des EnR dans le mix électrique n’est actuellement qu’à 3 %. Un taux très en-deçà de l’objectif escompté pour un pays qui dispose du « sol, du soleil et des compétences humaines requises pour aller loin sur la voie de la transition énergétique.