TUNIS – UNIVERSNEWS – La migration clandestine ne cesse de faire de victimes, alors que les pouvoirs publics semblent s’en désintéresser, comme si ce problème ne fait pas partie de leurs préoccupations. Pourtant, c’est cette période d’indécision et de crise aigüe qui est à l’origine de tous les malheurs du pays… dont la migration clandestine qui bat son plein, en ces jours de beau temps.
La colère gronde à Zarzis, avec un climat de tension et une vague de protestation enregistrés samedi soir dans la ville de Zarzis (gouvernorat de Médenine). Des manifestants ont mis le feu à des pneus et se sont rassemblés devant le siège de la délégation de la région en soutien aux familles qui ont perdu leurs proches au cours d’une tentative de migration irrégulière à destination de l’Europe, depuis plus de 15 jours.
Seulement le corps d’une jeune fille a été repêché quelques jours après des opérations de recherches. Les protestataires ont appelé les différentes parties concernées à assumer leurs responsabilités et à dévoiler le sort de leurs enfants portés disparus tout en dénonçant le manque de communication avec la cellule de crise au sein du comité régional de lutte contre les catastrophes.
Ils ont également revendiqué leur droit de prendre connaissance des résultats de l’ADN du corps repêché, afin d’aider dans la détermination de la date du décès et aussi l’espace de recherche des personnes disparues.
Dans ces voyages de la mort, chacun a une part de responsabilité et, en premier lieu, l’Etat qui ne propose pas de solutions aux candidats à l’émigration sauvage et, même aussi, régulière. Parce que les horizons sont fermés à double tour, le chômage a atteint des sommets vertigineux et le pouvoir d’achat du citoyen dégringole d’une manière éhontée.
Face à cette situation catastrophique, les pouvoirs publics ne sont préoccupés que par leur positionnement politique et ces élections législatives qui ne ressemblent à rien et qui vont aboutir à un parlement sans aucune prérogative.
Il y a, aussi, une part des parents qui sont arrivés à chercher de l’argent –même en s’endettant- pour fournir à leurs enfants les moyens de la « harga » (migration irrégulière) qu’ils jugent comme le seul débouché pour leur progéniture, alors que les organisateurs s’enrichissent à leurs dépens.
Mais, il a, surtout, la part de ces jeunes qui savent, pourtant, ce qui les attend dans cette course vers l’inconnu et qui acceptent quand même, leur sort, parce qu’il n’y a pas d’autres perspectives d’avenir.
Ces jeunes savent que les souffrances sont au bout du chemin… s’ils échappent, bien sûr, à la mort engloutis par la Méditerranée. Les deux autres alternatives sont, ou bien d’être interceptés par la garde maritime, ou d’être parqués dans des camps « de concentration », en Italie, en attendant de pouvoir s’en échapper… ou d’être rapatriés de force.
C’est un destin obscur qui attend ces migrants irréguliers… avec la « complaisance de l’Etat » et l’aide des parents qui croient que les malheurs n’arrivent qu’aux autres !!!
Faouzi SNOUSSI