TUNIS – UNIVERSNEWS Le FMI vient de décider d’accorder « un accord technique de facilité élargie de prêt », certes, mais… il n’y a pas de quoi pavoiser, comme le soulignent de nombreux experts tunisiens de la finance qui jugent que la somme est dérisoire par rapport à celle espérée, avec des restrictions et des conditions draconiennes, en plus de l’impossibilité de sortir sur le marché financier international.
Tout d’abord, ce ne sera pas demain la veille que l’on va bénéficier de ce crédit qui représente, quand même, une bouffée d’oxygène, permettant au moins de rembourser des dettes –principal et intérêts, surtout- de certains bailleurs impatients, et qui ne pourrait être disponible qu’à partir du début de l’année prochaine, sous réserve d’être entériné par le conseil d’administration du FMI. Il y a, aussi, ces conditions draconiennes au niveau des réformes à engager et qui vont faire beaucoup de mal au contribuable.
Tous les analystes sont unanimes à dire que, au vu des besoins de la Tunisie, cet accord n’est qu’une goutte dans un océan et certains vont jusqu’à penser que c’est une perfusion inefficace, parce que le FMI a accordé, exactement, l’équivalent de ce que doit lui « payer » la Tunisie, soit environ 500 millions d’euros, pour chacune des quatre années… Ce qui veut dire que le FMI donne d’une main, ce qu’il va reprendre de l’autre et que la Tunisie doit payer un supplément qui représente les intérêts de cette nouvelle dette.
Cela implique que la Tunisie subit le système du goutte-à-goutte, en l’alimentant juste pour ne pas rendre le dernier soupir… et le pire, c’est qu’on va attendre les résultats des élections législatives qui –on peut l’imaginer seront catastrophiques- à l’image de l’entêtement et de l’indifférence du président Kaïs Saïed face au sort du peuple tunisien.
D’ailleurs, les analystes sont, pratiquement, unanimes à affirmer que « La Tunisie peut désormais, compter sur des financements urgents de bailleurs de fonds, dans le cadre de la coopération bilatérale, mais ne pourra toujours pas sortir sur le marché financier international », selon l’économiste et analyste financier, Moez Hadidane… soit, plus explicitement que le pays va demeurer sous la coupe du FMI qui va le conduire à un désastre programmé. Pour l’analyste Walid Ben Salah, « moins de 500 millions de dollars par an… avec un décaissement lié au respect des obligations contenues dans l’accord, et que l’on ne connait, même pas encore !!! …500 millions de dollars par an, c’est à peu près l’équivalent des annuités à verser au FMI lui-même au cours des prochaines années au titre des anciens emprunts !!! …Pas de financement de l’économie, pas d’investissement public, pas de soutien aux réformes, non et non !!! » .
Il suffit de rappeler quel a été le sort des autres pays qui sont tombés sous la coupe du FMI et qui ont été obligés d’appliquer les réformes préconisées, pour se rendre de ce qui attend la Tunisie… avec des catastrophes à tous les niveaux… et il vaut mieux ne pas compter cette instance de racket, si on espère sortir de la crise…
A bon entendeur, salut !!!.
Mustapha MACHAT