TUNIS – UNIVERSNEWS – Entre des enseignants en situation précaire et des élèves qui n’ont pas reçu, jusqu’à maintenant, une seule heure de cours, on ne sait plus qui soutenir… Et, voilà, que le ministre de l’Education, loin de chercher des solutions viables et cohérentes, il passe aux menaces des enseignants suppléants de les considérer comme étant en abandon de poste, sans dire comment les remplacer, au moins.
Le ministre de l’éducation, Fathi Sellaouti a indiqué que le ministère fixera des délais pour mettre fin au mouvement de protestation des enseignants suppléants et pour stopper leur grève. Ceux qui refuseront d’arrêter le boycott des cours seront suspendus du travail en vertu de la loi, leur décision sera considérée comme abandon de poste et ils seront remplacés, a-t-il affirmé.
« Nous n’accepterons pas une année blanche pour nos élèves », a-t-il noté en marge de la réception, du Centre national de formation et de développement des compétences de Carthage, du certificat d’accréditation « ISO 29993 » de la part d’un centre d’accréditation allemand internationalement reconnu.
Il a ajouté : «Nous parlons d’un secteur de l’éducation publique qui comprend des enfants des classes populaires. Il est irraisonnable aujourd’hui de retrouver nos élèves en dehors de l’école après cinq semaines de la rentrée scolaire».
Le ministre a reconnu les conditions difficiles subies par les enseignants suppléants et la légitimité de leurs demandes, et les a invité à rejoindre rapidement leurs écoles pour contenir des dizaines de milliers d’élèves privés de cours, tout en continuant à négocier leurs demandes.
« Nous sommes conscients de leurs demandes et nous espérons les réaliser par étapes », a-t-il déclaré, soulignant que le ministère de l’Éducation ne refuse pas d’appliquer la loi et l’intégration des enseignants. Le ministère a présenté des propositions sérieuses à la fédération générale de l’éducation de base pour régulariser leur situation par étapes, a-t-il ajouté.
Des milliers d’enseignants suppléants, qui ont travaillé pendant des années avec des contrats précaires ont lancé une série de mouvements de protestation, dont le boycott des cours depuis la rentrée scolaire, privant des dizaines de milliers d’élèves de leur droit à l’éducation.
La fédération générale de l’éducation de base exige la titularisation des diplômés de la licence appliquée en sciences de l’éducation, promotion 2021 et 2022, et la titularisation de la dernière promotion d’enseignants suppléants conformément à l’accord du 8 mai 2018.
Personne ne peut penser que le ministre a mesuré les conséquences de ces menaces, surtout qu’ils sont des milliers d’enseignants suppléants qui refusent de reprendre les cours et qu’ils sont soutenus par la centrale syndicale.
En outre, a-t-il pensé que c’est facile de remplacer, tout bonnement, ces enseignants qui ont acquis une certaine expérience et qui vont être remplacés par « des bleus » qui n’apporteront pas ce qui leur est demandé ?
Le ministre doit y réfléchir, à plus d’une fois, afin de prendre les mesures qui s’imposent sans créer de dégâts…