TUNIS – UNIVERSNEWS Alors que l’écosystème des services financiers numériques connaît une croissance très rapide, plus de la moitié des banques africaines s’inquiètent, entre autres, de la concurrence des fournisseurs de services financiers non traditionnels comme les fintechs et les opérateurs de téléphonie mobile.
74% des banques actives en Afrique du nord considèrent les risques liés à la cybersécurité comme étant le principal frein à la poursuite de leur transformation numérique, selon l’édition 2022 de l’enquête annuelle sur les banques en Afrique publiée le 19 octobre par la Banque européenne d’investissement (BEI).
Menée entre avril et juin 2022 auprès de 70 banques, cette enquête intitulée « La finance en Afrique 2022 : naviguer en eaux troubles » révèle que 90% des établissements de crédit sondés déclarent que la pandémie du coronavirus a accéléré leur transformation numérique interne, et 70 % affirment qu’elles ont élargi la gamme des services numériques proposés aux clients.
Toutefois, plusieurs facteurs freinent la poursuite de ce processus de transformation numérique. Outre les risques liés à la cybersécurité, les banques opérant au sud du Sahara citent d’autres facteurs, comme les exigences relatives à la connaissance de la clientèle (64%), l’insuffisance de l’infrastructure informatique existante (55%), la concurrence des entreprises de télécommunications et de technologie financière (53%).
Moins de 50% des banques interrogées désignent, par ailleurs, le manque des ressources humaines en informatique, le manque de financement, le flou autour des exigences réglementaires, le manque de demande et l’incertitude relative aux évolutions technologiques futures comme freins à la poursuite de leur transformation numérique.
L’enquête révèle, d’autre part, que 55% des banques d’Afrique subsaharienne déclarent que leur première source d’inquiétude concerne le coût ou la disponibilité de financements en monnaie locale, dans un contexte marqué par une forte exposition à la dette souveraine et une situation budgétaire vacillante de plusieurs Etats, qui fait douter de la capacité des gouvernements à apporter un soutien aux banques en cas de crise financière.
Environ 54% des banques précisent que la concurrence de fournisseurs de services financiers non traditionnels, comme les fintechs, et les opérateurs de téléphonie mobile, représente leur deuxième source d’inquiétude.
La BEI précise dans ce cadre que l’écosystème des services financiers numériques dans son ensemble connaît une croissance rapide en Afrique. En avril 2022, on recensait plus de 1000 entreprises de technologies financières, contre 450 en 2020. 80 % de ces entités sont des entreprises africaines et 20 % ont été créées en dehors de l’Afrique.