TUNIS – UNIVERSNEWS – Evoquant le dernier appel de sénateurs américains à leur administration visant à mobiliser le G7 contre le pouvoir actuel, en Tunisie, Elyès Kasri, ancien ambassadeur de Tunisie à Seoul, New Delhi, Tokyo et Berlin, et ancien DG Amériques-Asie et Afrique a écrit un post sur sa page Facebook, pour analyser ce « message »
« Un ami a sollicité mon analyse de la lettre adressée par deux sénateurs américains (un républicain et un démocrate) au secrétaire d’état américain pour, selon ses propos, éclairer les tunisiens.
J’ai longuement hésité, appréciant à leur juste valeur la gravité du ton et des implications de la lettre adressée par le sénateur Robert Menendez, président républicain de la commission sénatoriale des affaires étrangères et le sénateur James E. Risch, chef de la minorité démocrate à la même commission, enjoignant au Secrétaire d’Etat Antony Blinken d’exhorter les pays du G7 à conditionner toute assistance à la Tunisie au rétablissement des institutions démocratiques et judiciaires.
Soucieux de ne pas paraître pessimiste ou alarmiste, je lui ai répondu que puis- je dire? Sinon que le quasi-mutisme de la communication gouvernementale tunisienne à l’international risque fort d’exacerber notre isolement et de restreindre notre capacité de surmonter la crise. Dans la conjoncture internationale actuelle, les tunisiens se doutent bien de ce qui les attend même si convaincus de la bonne étoile de la Tunisie, ils s’attachent à l’espoir que quelque chose sauvera le pays à la 95eme minute.
J’ai le cœur lourd pour mon pays et ne trouve pas les mots pour décrire une situation que je considère alarmante mais néanmoins surmontable avec une communication internationale mieux adaptée et une diplomatie revigorée.
Il est douloureux pour un ancien diplomate ayant été affecté auprès des trois principaux pays du G7, de voir son pays perdre progressivement la sympathie et le soutien de ses partenaires traditionnels qui sont eux-mêmes confrontés à des difficultés exceptionnelles ».
Le pays nage dans le flou, sans aucun effort de la diplomatie tunisienne pour défendre sa cause, auprès des pays frères et amis…