TUNIS – UNIVERSNEWS – Comme le dit le proverbe arabe, on doit choisir entre Moussa Haj et Haj Moussa… concernant la levée des subventions, mais on cherche à couvrir les décisions prises par le gouvernement, en usant d’une dialectique éculée et qui ne peut convaincre personne.
Certes, on parle d’orienter les subventions vers ceux qui ont le plus besoin, mais, avec ce qui se passe, dans le pays, on est arrivé, par les soins de ce gouvernement, à être tous dans le besoin –bien sûr si on écarte la classe des nantis qui ne compte que quelques milliers de Tunisiens privilégiés qui avaient pu s’enrichir, avant la « révolution ».
Maintenant qu’il n’y a plus de classe moyenne, on ne sait pas qui seront les heureux élus qui vont bénéficier de ces « nouvelles subventions », alors que le pouvoir d’achat se dégrade de jour, en jour… surtout que les hausses des prix provient de tous les domaines gérés par l’Etat… jusqu’à l’Office national de l’assainissement (ONAS) qui vient, aussi, d’augmenter ses tarifs !!!
Mais, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi cherche à convaincre qu’il n’y a pas de levée des subventions. Il a affirmé jeudi que le gouvernement n’a pas l’intention de le faire, soulignant qu’il cherche plutôt, dans le cadre du programme national de réforme, à gérer le système de subvention et à l’orienter vers les véritables bénéficiaires. Pourtant, il est conscient que, pratiquement la majorité écrasante des Tunisiens ont besoin de ces subventions qui allègent un tant soit peu leur capacité de subvenir à leurs besoins.
En marge d’une cérémonie de remise de certificats de formation à des jeunes dans le cadre d’un projet supervisé par l’Organisation de l’Education pour l’Emploi en Tunisie, Nsibi a assuré que le véritable objectif du programme de réforme du gouvernement est de promouvoir la production, créer de la richesse, atteindre des taux de croissance plus élevés et créer de nouveaux emplois.
Il a expliqué que la réalisation de ces objectifs passe par la mise en œuvre du programme national de réformes économiques qui cible un équilibre des finances publiques et la bonne gouvernance des établissements publics, le développement du système fiscal, et l’amélioration du climat des affaires.
Le financement du programme de réforme se fera par le biais du prêt qui devrait être conclu avec le Fonds monétaire international, d’une valeur de 1,9 milliard de dollars, et qui sera remboursé par tranches sur une période de 4 ans.
Pour le malheur des Tunisiens –et cela ne leur a pas été dit- c’est que, durant les quatre prochaines années, le pays aura à rembourser au FMI autant d’argent que ce qui va lui être servi, sinon plus, pour rembourser l’ancienne dette –avec ses intérêts, SVP-.
Cela implique que le Fonds monétaire international va servir d’une main, ce qu’il a donné de l’autre… et on est quitte, avec des dividendes usuriers et, tout simplement, pour nous permettre d’aller sur le marché financier international, pour quémander d’autres sous, à des taux différents, selon nos chances et que les pays « amis » vont débourser les crédits promis… s’ils tiennent leurs promesses.
C’est un imbroglio très enchevêtré et… il faut être un financier de haute voltige pour comprendre les objectifs, ainsi que les tenants et les aboutissants des ceux qui tiennent le pays démuni à la gorge et qui l’extorquent à bouts de bras.
F.S.