Le coût économique des dommages sanitaires attribués à la pollution atmosphérique en Afrique s’élève 6,5% du PIB cumulé des pays du continent, selon un rapport publié le 27 octobre par l’organisme de recherche américain Health Effects Institute (HEI) en collaboration avec l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME).
Intitulé « State of air quality and health impacts in Africa », ce rapport précise qu’en 2019, quelque 1,1 million de personnes sont mortes prématurément sur le continent, de maladies liées à la pollution de l’air. Cela fait de la pollution atmosphérique la deuxième cause de décès prématuré en Afrique après la malnutrition.
Cinq pays africains figurent parmi les dix pays les plus pollués du monde, avec des niveaux d’exposition aux particules fines (PM2,5/particules de diamètre aérodynamique inférieur à 2,5 micromètres) allant jusqu’à 65-80 microgrammes par mètre cube (μg/m3). Ces pays sont le Niger (80,1 µg/m3), le Nigeria (70,4 µg/m3), l’Egypte (67,9 µg/m3), la Mauritanie (66,8 µg/m3) et le Cameroun (64,5 µg/m3).
L’exposition à l’ozone (O3) à travers le continent varie d’un minimum d’environ 32 ppb (parties par milliard) aux Comores à un maximum de 54 ppb en Algérie. Ce gaz incolore et inodore provoque des lésions des cellules et tissus pulmonaires humains, entraînant des effets néfastes sur la santé tels que l’aggravation de l’asthme et la diminution de la fonction respiratoire.
Le rapport précise également que la charge de morbidité liée à la pollution de l’air en Afrique subsaharienne est de 155 décès pour 100 000 personnes, soit près du double de la moyenne mondiale qui est de 85,6 décès pour 100 000 personnes.
L’accès à l’énergie propre, qui n’est pas équitablement réparti en Afrique, entraîne des charges de morbidité plus importantes dans certaines sous-régions du continent. En Afrique de l’Est, de l’Ouest, centrale et australe, on estime que 75 % des ménages dépendent des combustibles solides tels que le charbon, le bois et le charbon de bois pour cuisiner, ce qui expose les habitants à des risques plus élevés.