TUNIS – UNIVERSNEWS Les pays en développement ont besoin de 160 à 340 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour s’adapter au changement climatique dont ils sont victimes, selon de nouvelles estimations figurant dans un rapport publié le 3 novembre par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Intitulé « Too Little, too slow » (Trop peu, trop long), ce rapport précise également que les besoins en financements de ces pays s’élèveront ensuite à entre 315 et 565 milliards de dollars entre 2030 et 2050.
Le PNUE a indiqué dans ce cadre que des progrès ont été réalisés en matière de planification, de financement et de mise en œuvre des mesures d’adaptation au changement climatique. Au moins 84 % des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ont mis en place des plans, des stratégies, des lois et des politiques d’adaptation aux changements climatiques, soit 5 % de plus que l’année précédente.
Un tiers des 197 pays parties à la CCNUCC ont aussi intégré des objectifs quantifiés et assortis de délais en matière d’adaptation aux changements climatiques. Parallèlement, près de 90 % des instruments de planification analysés affichent la prise en compte de l’égalité des sexes et des groupes défavorisés, tels que les peuples autochtones.
Mais les financements nécessaires pour transformer ces plans en actions ne suivent pas. Les flux financiers internationaux pour l’adaptation au changement climatique dirigés vers les pays en développement sont en effet 5 à 10 fois inférieurs aux besoins estimés et l’écart continue de se creuser. Ces flux se sont limités à 28,6 milliards de dollars en 2020, selon les rapports des pays donateurs. Ils représentaient 34 % du financement climatique total destiné aux pays en développement.
Les flux financiers destinés à la fois à l’adaptation et à l’atténuation en 2020 étaient inférieurs d’au moins 17 milliards de dollars par rapport aux 100 milliards de dollars promis aux pays en développement, d’après les chiffres avancés par les bailleurs de fonds climatiques eux-mêmes.
Si l’augmentation annuelle à partir de 2019 se poursuivait dans les années à venir, l’objectif de 100 milliards de dollars ne serait pas atteint avant 2025 !
Jihen Mkehli