TUNIS – UNIVERSNEWS – Le Sud est submergé par les touristes tunisiens. En effet, les différents indicateurs montrent une véritable reprise de l’activité touristique et le grand rush des Tunisiens à Tozeur, Kébili et Nafta. La destination est en train de reprendre et le Sahara reprend ses sensations.
Dotée de paysages naturels variés, allant des dunes de sables aux oasis d’une beauté exceptionnelle, la région se prête par excellence au tourisme saharien que les professionnels devraient s’activer à capitaliser. Seulement pour l’heure, le tourisme saharien tarde à décoller
Il est vrai que le Sud tunisien avec plus de 11 000 lits ne cesse d’attirer un nombre important de touristes, malgré le peu d’avions mis à la disposition des hôteliers.
A l’instar du tourisme balnéaire, le tourisme saharien vit actuellement au rythme d’une nette reprise comme l’atteste l’augmentation du nombre des nuitées estimées à 7220 le weekend dernier. Les activités parallèles qui gravitent autour du tourisme comme le festival de Douz, l’artisanat, les circuits sahariens, le transport, la location de voitures, le bazar attendent aussi ce grand rendez-vous annuel dont les retombées positives s’étendent jusqu’aux autres centres périphériques de Tozeur et de Douz. Les maisons d’hôtes, dont la qualité de services varie entre le haut et le bas de gamme ont été à leur tour très sollicitées par une clientèle qui apprécie notre fond culturel et notre civilisation séculaire.
Mettre à niveau le produit et revoir l’aérien
Toutefois, il ne faut pas trop vite crier victoire, car ce tourisme saharien n’est pas encore sorti de la crise. À la saisonnalité très concentrée de la région, à laquelle aucun remède efficace n’a encore pu être retrouvé, viennent se greffer des difficultés inhérentes à l’infrastructure et à la gestion des hôtels. Avec un taux d’occupation faible, les hôteliers ne pourront plus résister surtout que la conjoncture est très morose.
17 unités hôtelières sur 40 sont fermées à Tozeur. La durée réduite des séjours des touristes pose également un problème récurrent: 1,59 nuitées en moyenne dans la région de Tozeur et un taux d’occupation de 17,56%. Ceci résulte principalement du fait que le tourisme au Sahara demeure pour l’essentiel un sous-produit du tourisme balnéaire et se décline principalement sous la forme d’excursions à durée limitée.
Pour booster le Sud, il faut, tout d’abord, améliorer le produit et le mettre à niveau, développer l’aérien et inciter les tour-opérateurs à mettre des avions pour consolider les flux touristiques et remplir les hôtels. Le Sud ne doit pas rester une zone de transit, car souvent, le touriste de passage à Tozeur ou à Nafta passe souvent une seule nuitée et là il faudrait penser à une stratégie pour le retenir.
Plusieurs professionnels ont appelé à instaurer des mesures d’accompagnement pour sauver le secteur. Nombreuses sont les agences et les hôtels qui ne sont plus aujourd’hui en mesure d’honorer les échéances financières de la CNSS, des impôts ou encore des crédits en leasing. Il faudrait instaurer des mesures conjoncturelles d’appui s pour la poursuite de leurs activités.
Le Ministre du tourisme Mohamed Moez Belhassine, a souligné que le tourisme saharien a démontré sa viabilité dans la relance et le développement du tourisme intérieur, notamment au cours des dernières années où plusieurs villes du sud ont accueilli des milliers de touristes. Il a appelé à revoir l’aérien et consolider le trafic a entre l’aéroport de Tozeur-Nafta et les lignes internationales, le renforcement de la connexion des aéroports de Gafsa et Gabès avec les lignes intérieures.
Valorisation de l’image du produit saharien
Le ministre a, en outre, appelé les acteurs du secteur à travailler sur une réforme de la promotion touristique en vue de la saison des festivals qui approche, précisant que l’économie des festivals engendre certes des retombées économiques directes, reflétées par le budget de l’événement, et des retombées indirectes dans les secteurs suivants: hôtellerie, restauration, transport, nettoyage, sécurité, alimentation et commerce en général, santé et action sociale, Poste et télécoms, associations socioculturelles.
Les bénéfices, en termes de communication et d’image, sont énormes et contribuent au développement touristique du Sud tunisien et du tourisme saharien en particulier. L’organisation de ces festivals, contribue, en effet, à la valorisation de l’image de ce produit saharien, et donc au développement de l’attractivité touristique du Sud.
Il est vrai que ces manifestations sahariennes permettent de remplir nos hôtels et l’atténuation des effets de la saisonnalité du tourisme tunisien et un étalement de la saison touristique. Le financement est la clé pour le développement du tourisme saharien et oasien en Tunisie.
Plusieurs organismes financiers européens sont fin prêts pour financer les projets et faire évoluer le tourisme saharien, surtout que le Sahara fait vraiment rêver. Les dunes et les dattes ne sont pas suffisantes .Maintenant, il faudrait que nos professionnels fassent de la question du Sahara un segment à défendre , en restructurant ce produit, en faisant du lobbying promotionnel et en vantant les mérites touristiques de cette région.
Mohamed SALIM