TUNIS – UN/AGENCIES – Plus de 30 organisations qui composent le « Front social marocain » se préparent à protester contre la hausse des prix des produits de base et du carburant et la vague de hausse des prix dans le pays.
Le Front social a annoncé, dans un communiqué mardi, qu’il organisera une marche nationale, le 4 décembre, dans la capitale marocaine, Rabat, pour protester contre « les conditions misérables dont souffrent de larges segments de la société marocaine, du fait de l’exacerbation des prix élevés du carburant et des matières premières. Le simple citoyen marocain doit subvenir aux besoins de sa famille, et cela a fait glisser les deux tiers du peuple marocain dans le labyrinthe de la pauvreté et du dénuement.
Le Front a déclaré que « l’engorgement de la situation sociale s’est accentué en l’absence de tout espoir d’amélioration des conditions de vie dans le projet de loi de finances, qui prévoyait des procédures, des redevances et des taxes qui augmenteront la souffrance des citoyens marocains. En plus des mesures visant à marginaliser le service public dans les secteurs de l’éducation, de la santé et du logement, et ciblant des groupes spéciaux d’avocats et de notaires, en échange d’importants cadeaux fiscaux aux riches qui ont dépassé les attentes des employeurs. »
Le recours du Front social à cette escalade intervient après qu’il ait été confirmé, selon lui, par des preuves « tangibles », que « le dialogue social n’est pas sérieux et improductif tant que le gouvernement et les patrons (hommes d’affaires) refusent de répondre aux revendications du mouvement syndical. II demande, avant tout, une augmentation des salaires et une réduction effective de la pression fiscale sur les salariés, le respect des libertés syndicales et la résolution de la crise des retraites loin des poches des salariés », selon le communiqué du Front.
Craintes de libéralisation des prix sur fond de vagues de prix élevés
Le leader du Front social marocain et son coordinateur dans la ville de Salé, près de la capitale marocaine, Tayeb Modad, a déclaré hier aux médias que la marche du 4 décembre est une étape pour transmettre la voix de la rue marocaine en colère au gouvernement. Elle tend, aussi, à protester contre l’impact sur le pouvoir d’achat des classes pauvres et moyennes, par les nombreuses décisions qu’il a prises, au premier rang desquelles la flambée des prix des carburants, des denrées alimentaires et des produits agricoles, ainsi que les mesures incluses dans le projet de budget pour l’année à venir et qui menacent d’autres classes de la société.
La hausse des prix des carburants provoque particulièrement la colère au Maroc, après avoir enregistré une forte hausse récemment, alors que l’indice de confiance des ménages a chuté, au cours du troisième trimestre 2022, à son plus bas niveau depuis le lancement de la recherche en 2008.
En revanche, le gouvernement d’Aziz Akhannouch confirme que ses mesures face aux crises simultanées qu’a connues le pays cette année lui ont permis de contrôler la hausse des prix, de limiter ses répercussions sur le pouvoir d’achat des citoyens, de maintenir l’équilibre financier du pays équilibres, et parvenir à la résilience de l’économie nationale.
Le Front social marocain, créé en novembre 2019, regroupe plus d’une trentaine d’organisations associatives, de défense des droits de l’homme, syndicales, politiques et de jeunesse, dans le but de défendre les droits et les libertés des couches les plus larges des masses populaires, et en profondeur les enjeux sociaux, économiques et culturels, par l’initiative et l’engagement, en soutenant tous les mouvements de lutte qui sont dans l’intérêt des revendications vitales des Marocains.