TUNIS – UN/AGENCIES – Les pluies n’ont pas aidé la production d’huile d’olive au cours de la dernière saison, ce qui a entraîné une hausse des prix à un niveau sans précédent au Maroc, dans un contexte caractérisé par une augmentation de l’inflation à 8,1 %.
Les prix de l’huile d’olive ont bondi après la saison des récoltes, qui a eu lieu au cours des deux derniers mois, à plus de 8 dollars le litre, après avoir été d’environ 5 dollars la saison dernière, selon des données révélées par les médias locaux ce week-end.
Les prix de l’huile d’olive n’avaient pas augmenté auparavant, par rapport aux huiles de table importées, mais la baisse de la récolte d’olives a contribué à leur ascension à des niveaux sans précédent au cours des deux derniers mois. La saison de récolte des olives n’a pas couvert les mois d’octobre et de novembre, comme d’habitude, car la baisse de la récolte affectée par la sécheresse qui a frappé le Maroc la dernière saison a entraîné une réduction de la période de récolte.
La sécheresse fait chuter la récolte
Au cours de la dernière saison, les olives ont été affectées par le manque de précipitations et les températures élevées, en particulier au mois d’octobre, qui n’a pas connu les pluies d’automne qui contribuent à la maturation des olives et à l’augmentation de son rendement.
Il n’a pas encore révélé le niveau de la récolte de la saison en cours, mais les travailleurs du secteur confirment que la baisse est forte, après avoir été de l’ordre de 1,96 million de tonnes la saison dernière, lorsqu’elle a enregistré une augmentation d’environ 20 pour cent de l’avant-dernière saison.
Prix élevé des olives
65 pour cent des olives sont destinées à l’extraction d’huile, 25 pour cent à l’exportation et le reste à l’autoconsommation des agriculteurs.
Les experts du secteur confirment que le prix des olives crues est passé d’environ 70 cents le kilogramme l’an dernier à plus qu’un dollar cette année.
Ils expliquent qu’après avoir acheté des olives au prix actuel et les avoir pressées dans les unités de conversion disponibles dans la région, qui ont connu une baisse de production d’environ la moitié, le coût sera d’environ 7,5 dollars le litre.
Spéculation sur les marchés
La Fédération des oléiculteurs confirme que certains acteurs du marché ne respectent pas le cahier des charges, car ils mélangent l’huile d’olive à l’huile de table et la revendent au prix fort, faisant croire aux consommateurs qu’ils ont respecté les conditions de production requises.
Les producteurs se plaignent de la concurrence déloyale représentée par les intermédiaires et les spéculateurs sur le marché, notamment au vu de la faiblesse de l’approvisionnement, qui prive les unités industrielles qui transforment les olives de la matière première. Entre 80 et 90 % des huiles vendues aux consommateurs sont des huiles en vrac, tandis que la part de celles qui sont emballées varie entre 10 et 20 %.
Les exportations d’huile d’olive du Maroc atteignent trente mille tonnes, mais les analystes marocains notent que les prix locaux sont rémunérateurs pour les producteurs cette année compte tenu de la réduction de l’offre, ce qui peut les inciter à se concentrer sur le marché local.
La consommation d’huile d’olive au Maroc est jugée faible, puisqu’elle ne dépasse pas, selon un rapport du Conseil de la concurrence marocain, 3 litres annuels, notant que la consommation par habitant en Grèce atteint 18 litres et en Italie 15 litres.