TUNIS – UNIVERSNEWS – Le jeu du chat et de la souris se poursuit entre le gouvernement de Najla Bouden et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), concernant la question épineuse de la cession des entreprises publiques qui demeure le point de discorde le plus délicat à trancher.
Cela s’était illustré, hier, lors d’une réunion à Dar Edhiafa, initiée par Najla Bouden elle-même et à laquelle elle avait fait faux-bond, selon l’UGTT qui avait décidé de la boycotter et de quitter la salle, parce qu’il « n’y avait aucun membre du gouvernement, à l’heure de l’ouverture indiquée dans le programme de l’ordre du jour.
Cette manifestation dont le thème est : « Le développement de la gouvernance des entreprises et établissements publics en vue de renforcer leur rôle socio-économique» devait comprendre 9 points qui devaient être examinés, selon l’UGTT, mais il s’est avéré que tout allait tourner autour de l’amendement de la loi n°9 de l’année 1989, uniquement, ce qui a provoqué la colère des membres du bureau exécutif de la centrale syndicale qui a décidé de boycotter cette réunion.
Mais, il s’est avéré par la suite que la cheffe du gouvernement était arrivée, plus tard et qu’elle « avait présidé les travaux ».
Le syndicat contestait, aussi, le projet d’amendement qui a été préparé par un bureau d’étude français, sur recommandation de l’Agence française de développement (AFD) qui a accordé un don à cet effet… et que la première mouture a été rédigée en français, ce qui avait été mal vu par les ministères et les structures concernées qui arguent que les échanges entre administrations doit se faire en langue arabe.
Noureddine Taboubi a déclaré, lors de son discours à l’occasion du rassemblement ouvrier du secteur du Transport que «la Tunisie n’est pas un arrondissement français et l’UGTT représente la souveraineté nationale, ajoutant que le pays et ses institutions publiques ne sont pas à vendre.
Il a expliqué que « L’UGTT a reçu une correspondance de la part de la présidence du gouvernement pour une réunion à Dar Edhiafa mais l’UGTT n’a pas reçu le programme qui devait lui parvenir un mois avant la rencontre », a-t-il affirmé, soulignant que les membres du gouvernement n’ont pas assisté à la rencontre à Dar Dhiafa. « Nous refusons le retour du colonialisme par le biais de l’économie », a-t-il relevé
La discorde s’amplifie entre les deux parties, sans oublier, aussi, le mécontentement de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) dont le président Samir Majoul a souligné qu’il n’est « pas question que la centrale patronale accepte davantage de taxes », et cela en dit long sur l’état des lieux et de la situation explosive que la Tunisie est en train de vivre.