TUNIS – UN/AGENCIES – L’Iran serait-elle sur la voie de revoir sa politique, au niveau de la pression sur la jeunesse, avec son « code vestimentaire strict » qui gêne son épanouissement ? Cela semble être le cas, avec la dissolution de la police des mœurs, annoncée timidement, dans la soirée du samedi.
Le procureur général de l’Iran, Mohammad Jafar Montazeri, a annoncé samedi que la police des mœurs avait été supprimée par les autorités compétentes, selon l’agence de presse ISNA dimanche 4 décembre. « La police des mœurs n’a rien à voir avec le pouvoir judiciaire, et elle a été abolie par ceux qui l’ont créée », a-t-il affirmé samedi soir dans la ville sainte de Qom.
Cette annonce est survenue après la décision des autorités, samedi, de réviser une loi de 1983 sur le port du voile obligatoire en Iran, imposé quatre ans après la révolution islamique de 1979. La fin de la police des mœurs n’a cependant pas été confirmée à ce stade par d’autres personnalités du pouvoir iranien, et les modalités de sa suppression n’ont pas été explicitées – les contrôles du strict code vestimentaire de la République islamique auxquels sont soumises les femmes et dont les agents sont chargés pourraient ainsi perdurer.
La « patrouille de la guidance islamique » est la force de police qui avait arrêté Mahsa Amini, lui reprochant d’avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique. La mort de la jeune Kurde iranienne de 22 ans, le 16 septembre, trois jours après son arrestation, a déclenché un vaste mouvement de contestation dans le pays.