TUNIS – UN/AGENCIES – Il semble que les tempêtes de la Méditerranée ne vont pas s’apaiser de sitôt. Depuis l’annonce des découvertes de gaz en Méditerranée orientale, des vagues politiques et économiques se sont heurtées entre les pays de la région, ce qui a entraîné une escalade de la controverse concernant la démarcation des frontières maritimes, dont la dernière en date a été l’annonce ce weekend par l’Égypte de la démarcation de ses frontières maritimes occidentales avec la Libye, ce qui a déclenché une polémique régionale.
Il y a quelques jours, le président égyptien Abdel Fatah El-Sissi a rendu une décision – publiée dans la Gazette officielle (Journal officiel égyptien) concernant la démarcation des frontières maritimes occidentales de son pays en Méditerranée qui stipule également que les Nations Unies soient informées de l’amendement.
La démarche égyptienne s’est heurtée à l’opposition des deux gouvernements libyens qui ont appelé le Caire à ne pas prendre de mesures unilatérales pour délimiter les frontières maritimes. Ils ont exprimé – dans des déclarations séparées – leur volonté de négocier bilatéralement pour servir des intérêts communs.
Alors que la Grèce s’est félicitée de cette décision, la Turquie s’est contentée d’inviter l’Égypte et la Libye à lancer au plus vite un dialogue et des négociations pour définir les frontières maritimes des deux pays, conformément au droit international, et l’agence Anadolu a cité des sources diplomatiques disant que » les frontières maritimes latérales que l’Égypte a identifiées unilatéralement avec la Libye avec 9 coordonnées géographiques, ne se chevauchent pas avec le plateau continental de la Turquie en Méditerranée orientale.
La décision et le choc régional avec elle sont intervenus environ deux mois après un accord signé par Ankara et Tripoli pour l’exploration pétrolière et gazière, qui est complémentaire à l’accord de démarcation de la frontière maritime entre les deux pays fin 2019.
L’Égypte et la Grèce ont rejeté ces accords à la lumière de leur opposition à l’activité turque dans les zones maritimes contestées de la Méditerranée orientale, et en 2020, ils ont signé un accord conjoint pour délimiter les frontières maritimes de la Méditerranée orientale. Cette polémique révèle des interrogations sur ses causes et ses répercussions sur les intérêts géostratégiques de l’Égypte dans la région méditerranéenne orientale riche en gaz, outre ses répercussions sur l’enchevêtrement des dossiers politiques, notamment ceux liés au dossier libyen, et le rythme du rapprochement égypto-turc.