TUNIS – UN/AGENCIES – Le mémorandum turco-libyen signé entre la Turquie et le gouvernement d’unité nationale libyen garantit les droits maritimes et économiques de ce dernier en mer Méditerranée, selon le Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeïbah.
« La Libye a reçu son droit économique avec cet accord », a déclaré dimanche Dbeïbah dans une interview à la chaîne de télévision saoudienne Al-Hadès, faisant référence à l’accord de novembre 2019 entre Ankara et son gouvernement basé à Tripoli pour la démarcation des zones de juridiction maritime, en Méditerranée, où, selon le récit turc, des frontières communes ont été découvertes entre les deux pays, éliminant essentiellement tout droit de la Grèce.
« Cet accord est le droit des Libyens et aucun autre État ou personne ne pourra jamais l’annuler. Nous voulons une coordination générale et toutes les nations l’acceptent », a souligné Dbeïbah.
Ces commentaires interviennent quelques semaines seulement après que l’Égypte ait étendu unilatéralement ses frontières maritimes à l’ouest, comme ils auraient dû initialement le prévoir dans le mémorandum illégal turco-libyen, contestant directement, encore une fois, la légitimité de l’accord entre Erdogan et Sarraj.
Dbeïbah a réitéré son rejet de la décision de l’Égypte, déclarant : « Les frontières maritimes, les accords sur le plateau continental ne peuvent pas être à sens unique. Nous rejetons complètement cette décision de l’Égypte ».
Le dirigeant libyen a appelé à la mise en place d’un comité chargé de déterminer la frontière maritime entre son pays et l’Egypte. « Nous demandons à nos frères égyptiens de créer un comité bilatéral et de parvenir à un consensus. L’ONU existe s’il n’y a pas de consensus. Personne ne peut décider seul. S’ils pensent que la partie libyenne est faible, nous la rejetons. S’ils sont amis et voisins, nous serions heureux d’accueillir cet accord bilatéral », a déclaré Dbeïbah, appelant, comme le veut la Turquie, à des négociations sur l’évidence.