Le parti de Nidaa Tounes est en pleine effervescence, ce qui l’empêche de tenir, jusqu’à présent, le fameux congrès électif tant attendu. Prévu pour le mois de janvier, reporté au mois de février, il s’avère, en fin de compte, très difficile à organiser dans les conditions actuelles de ce parti.
Les raisons de cet état des lieux sont désormais connues. En effet, alors qu’une majorité s’est dégagée pour l’instauration d’une direction collégiale et collective qui aura pour tâche la préparation du congrès en question, une petite frange a émergé pour tenter d’imposer le maintien de Hafedh Caïd Essebsi en tant que numéro Un de Nidaa et premier concerné par la préparation des travaux du prochain congrès.
En tête des dirigeants s’opposant au diktat de HCE, et qui ont tenu deux réunions dont parmi les instigateurs, on retrouve notamment Mondher Belhaj Ali, Ridha Belhaj, Abdessattar Messaoudi, Mehdi Abdeljaoued, Fadhel Jaziri, mais on peut citer aussi Boujemâa Remili, Ridha Charfeddine, Faiza Kéfi et bien d’autres qui prônent un congrès démocratique et transparent qui pourrait rassembler, de nouveau, tous les courants.
Or, les observateurs restent persuadés que sans une intervention voire, carrément une implication directe du président de la République et fondateur de Nidaa, Béji Caïd Essebsi, qui devrait trancher en renvoyant son fil au 2ème ou au 3ème rang. Ce fiston qui se croit être le grand leader indispensable au parti comme l’était son père.
Mais sans pareille approche, c’est tout le parti qui risque d’exploser une fois pour toutes. Pourtant, BCE sait très bien qu’un seul mot de sa part renverrait HCE à sa juste et vraie dimension tout en remettant le parti sur les rails
Mais BCE, qui est en train de multiplier les entrevues et les concertations avec plusieurs personnalités de haut calibre dont Mondher Zenaïdi et Mohamed Fadhel Abdelkéfi, franchira-t-il le pas et fera-t-il privilégier la raison sur l’émotionnel et le familial ?
Certains parmi les proches du président de la République affirment que Hafedh Caïd et sa mère possèdent un ascendant moral et passionnel sur le locataire du Palais de Carthage qui devrait sortir de ce carcan pour assumer ses responsabilités nationales et partisanes. Car en remédiant aux difficultés de Nidaa, cela se répercuterait sur l’ensemble du paysage politique et partisan dans le pays.
Alors, Béji Caïd Essebsi prendra-t-il la décision que tout le monde attend de lui en coupant ce nœud gordien qui l’attache aussi fort à sa famille ? Cette famille qui, rappelons-le, avait perdu plus d’un dirigeant politique, d’où la nécessité impérative de retenir la leçon et tirer les enseignements du passé.
En tout état de cause, des milieux proches de BCE indiquent qu’enfin il y pense sérieusement, sachant qu’une fois annoncée, cette éventuelle décision créerait, à n’en point douter, le déclic voire le choc psychologique salvateur qui pourrait changer la donne de fond en comble chez la vaste famille démocrate et progressiste, à commencer par un probable et inévitable regroupement entre les trois principales formations de cette orientation, en l’occurrence, Nidaa, Machrou et Coalition nationale.
Toutefois, il ne faut faire dure l’attente pour la prise d’une pareille décision dans le sens où cela pourrait devenir trop tard !…
Noureddine HLAOUI