TUNIS – UNIVERSNEWS/AGENCES –Le Fonds monétaire international (FMI) est en train de saigner à blanc l’’Egypte et, après le prêt de trois milliards de dollars, la principale exigence a été de dévaluer la livre qui s’échangeait mercredi 11 janvier à la moitié de sa valeur comparé à celle de mars, après la troisième intervention de la Banque centrale dictée notamment par le FMI, alors que l’inflation dépasse les 20% dans le pays.
Cette nouvelle dévaluation — à 31,95 livres pour un dollar le matin avant de remonter en début d’après-midi à 29,8 livres pour un dollar– affecte encore un peu plus les 104 millions d’Egyptiens dans un pays où la majorité des biens sont importés.
L’inflation atteint 21,9%, et en décembre, les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 37,9% sur un an, selon les statistiques officielles. La dévaluation pourrait encore continuer, selon des experts, car au marché noir la livre s’échange aux alentours de 35 pour un dollar.
La menace de risque de défaut
L’Égypte subit aussi de plein fouet les effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, dans la mesure où elle est le premier importateur de blé du globe, dont les deux grands producteurs du monde sont Kiev et Moscou. L’Égypte doit désormais se fournir auprès d’autres pays à des prix qui ont soudainement flambé.
Pris à la gorge, le pays n’a plus que 34 milliards de dollars de réserve contre 41 en février –dont 28 sous forme de dépôts des alliés du Golfe– et sa dette extérieure a plus que triplé en 10 ans à 150 milliards d’euros.
Selon l’agence Moody’s, l’Égypte est l’un des cinq pays du monde le plus exposé au risque de défaut de paiement de sa dette extérieure.
L’Égypte a obtenu un nouveau prêt du FMI en décembre, mais les trois milliards de dollars qui lui ont déjà été versés sur près de quatre ans pèsent peu: le seul service de la dette pour 2022-2023 s’élève à 42 milliards.
Surtout, le FMI a dit réclamer « un changement définitif vers un régime de taux de change flottant » et une « politique monétaire visant à réduire graduellement l’inflation ».
Les supermarchés pratiquent désormais le rationnement tandis que les restaurants ont drastiquement réduit leurs portions pour tenter de ne pas toucher aux prix dans un pays où, officiellement, 30% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté et autant tout juste au-dessus.