TUNIS – UNIVERSNEWS – Le ministère des Finances a publié, récemment, un rapport sur les transferts et les garanties consentis au profit des entreprises publiques et des établissements publics non administratifs. Les chiffres sont alarmants, surtout si on voit ce qui a été fait pour certaines entreprises qui, en principe, auraient dû être bénéficiaires, mais qui à l’arrivée puisent, depuis des années, dans les caisses de l’Etat, sans vergogne, avec des responsables qui ne doivent pas être à la place qu’ils occupent.
Ces entreprises et ces établissements publics ont mis le budget de l’Etat à genoux et ce n’est pas leur privatisation qui va régler les problèmes, surtout que c’est le contribuable qui va payer les pots cassés… alors que les cadres et le personnel –tous improductifs- se la coulent douce aux frais de la princesse, avec des privilèges à la pelle… sans aucun égard pour les deniers publics.
Le comble est que les montants transférés par l’Etat concernent pas moins de 30 entreprises et institutions publiques. Ce montant est réparti entre 2430,7 millions de dinars pour le domaine social, 8787,6 millions de dinars pour l’économique, 548,4 millions de dinars pour l’éducation et la culture et 669,9 millions de dinars pour la souveraineté. Au palmarès des entreprises ou institutions publiques les plus « aidées » par l’Etat on trouve l’office des céréales (3 milliards de dinars), la STEG (1,62 milliard de dinars), la STIR (1,26 milliard de dinars), la CNSS (1,11 milliard de dinars), la CNRPS (565,3 millions de dinars) et l’Office national de l’huile (483 millions de dinars).
Le total des transferts s’élève à 12,4 milliards de dinars pour l’année 2022, contre 10,7 milliards selon les réalisations de l’année 2021, et le secteur social a bénéficié de 2,4 milliards de dinars alors que le secteur économique a reçu 8,7 milliards.
En outre, le rapport révèle que le montant maximal accordé par l’État à titre de garantie des prêts ou fonds destinés à l’émission des sukuk (financement obligataire) islamiques, d’après la loi de finances 2022, est de 7 milliards de dinars.
La société tunisienne de raffinage a obtenu une garantie de 245 millions de dinars. L’office du commerce de Tunisie s’est vu attribuée une garantie de 77,4 millions de dinars alors que l’office des céréales a obtenu une garantie de 254 millions de dinars pour sécuriser ses opérations d’importation.
Entretemps, on a le droit de s’interroger ce qu’ont fait ces entreprises publiques pour redresser la barre et tenter un tant soit peu, les redevances auprès de leurs clients endettés, alors que les prix des carburants, de l’électricité et du gaz flambent, que les citoyens et les entreprises continuent à bénéficier d’une certaine impunité auprès des caisses sociales, que les impôts et les taxes gangrènent, même, les produits de première nécessité, et que les ports et l’administration publique multiplient les entraves aux exportations, en plus des obstacles aux créations de projets.
Univers News