TUNIS – UNIVERNEWS – La « mission » qui a conduit Malek Zahi, Samir Saïd, Noureddine Taboubi et Samir Majoul à Oslo soulève plusieurs questions, d’autant plus qu’elle a éloigné des acteurs importants de la scène tunisienne, pour une période relativement longue du pays, dans cette conjoncture délicate et sensible. Dans les médias, cela reste juste des gros titres ternes et froids, la froideur du temps d’Oslo, mais cela ne cadre pas avec la chaude situation politique et sociale tunisienne.
Il y a une certaine ambiguïté dans cette visite qui ne peut être comprise sans mentionner qu’Oslo a constitué, depuis la guerre froide, une « antichambre » politiquement et diplomatiquement cachée de Washington de par sa localisation et ce que le mode de vie scandinave offre en termes d’occultation et d’éloignement des lumières et du vedettariat. Il suffit de se souvenir ici du déroulement des négociations palestino-israéliennes entamées à Oslo et poursuivies pendant des mois sans attirer l’attention des médias.
Force est de constater que le déplacement de la « Délégation sociale » tunisienne à Oslo va au-delà de la présentation d’expériences et de l’inspiration des autres pour un dialogue qui a d’abord une dimension politique, surtout à la lumière de ce que confirme l’empressement de Washington à faire passer des messages qu’elle est plus préoccupée qu’avant par ce qui se passe en Tunisie et en Libye et ce qui a fuité… Dans ce contexte, l’administration américaine n’a pas encore pris de position définitivement franche avec Kaïs Saïed.
Il semble que l’administration américaine craigne que la Tunisie ne glisse vers l’inconnu, surtout que, maintenant, Washington commence à considérer que l’ère de l’Islam politique est révolue. Najla Bouden pourrait payer le prix de la « leçon norvégienne », qui conduirait finalement à la création d’un « choc psychologique » capable d’absorber la colère et de « donner » un sentiment de victoire aux organisations nationales. Elle pourrait, aussi, faire penser que Kaïs Saïed interagit, positivement –ce qui ne l’est pas, actuellement- avec les partenaires politiques, ce qui conduirait à un « règlement tuniso-tunisien » qui confirme le rôle d’Oslo dans l’imposition des règlements que la Maison Blanche développe.
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