Par Chedly Mamoghli
L’assaut final a été donné contre Daêch, réduite au dernier kilomètre carré. Les Forces démocratiques syriennes (FDS) -composées majoritairement par les kurdes du YPG- et aidées par la coalition internationale sont en train d’éradiquer définitivement Daêch. Convaincus et déterminés jusqu’au bout, les jihadistes de Daêch retranchés comme des rats dans des tunnels lancent des attaques kamikazes mais ce n’est plus qu’une question d’heures.
C’est la fin d’un cauchemar qui a duré de longues années au Levant. Des hommes, des femmes et des enfants marqués à jamais par les crimes de l’une des organisations les plus cruelles de l’Histoire de l’Humanité ne s’ont remettront jamais de ce qu’ils ont enduré.
Daêch est en passe, certes, d’être vaincue militairement et territorialement, mais l’idéologie islamo-fasciste de Daêch se porte comme un « charme ». Elle se porte comme un « charme » partout dans le monde. Elle se porte comme un « charme » chez nous aussi. On le voit avec le système éducatif parallèle composé d’une myriade d’écoles religieuses sur tout le territoire du pays.
Sous couvert d’apprendre aux générations montantes le Coran, ces centres d’embrigadement font vivre l’esprit Daêch. Des enfants, ados et jeunes déscolarisés et désocialisés y sont envoyés par des « parents » irresponsables et indignes. On les habille en kamis afghan, on les biberonne à la doctrine wahhabite, on leur apprend à mépriser la femme, à la considérer comme un être inférieur et servile, on leur fait détester la société (un ramassis d’apostats à leurs yeux), on leur efface de l’esprit l’idée de l’Etat-nation, la Tunisie n’est qu’un fantasme qui n’existe que dans les esprits pervers des occidentalisés, c’est le Califat qui va du Maroc à l’Indonésie qui doit exister, ce n’est pas le peuple tunisien -notion démagogique pour eux- mais la Ummah qui doit prévaloir. C’est, enfin, la haine de l’Occident, des Occidentaux, des chrétiens et surtout des juifs qui les cimente.
Et bien cette idéologie islamo-fasciste est dispensée dans les écoles religieuses qui officient dans l’indifférence générale. C’est le scénario des medersas de la fin des années soixante-dix dans le Pakistan du général Zia-ul-Haq qu’on laisse prospérer dans la jeune démocratie tunisienne. La daéchisation des esprits des générations montantes s’opère dans une affligeante et lâche indifférence. Les problèmes et les catastrophes, on en a vu des vertes et des pas mûres ces dernières années, mais ces écoles religieuses sont ce qu’il y a de plus dangereux.
Daêch vit encore dans les esprits, Daêch s’enseigne et Daêch se transmet et on laisse faire! Laissons-faire et Daêch ressuscitera un jour et peut-être que la prochaine fois, elle vaincra et triomphera.