TUNIS – UNIVERSNEWS – L’Agence de notation américaine Moody’s vient d’annoncer, mardi soir (31 janvier) dans un communiqué, « l’abaissement de Caa1 à Caa2, des notes des dépôts bancaires à long terme de quatre banques tunisiennes: Amen Bank, Banque de Tunisie (BT), Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT) et Société Tunisienne de Banque (STB).
Parallèlement, Moody’s a confirmé à Caa1, les notes des dépôts bancaires à long terme de l’Arab Tunisian Bank (ATB). Moody’s a également, modifié la perspective de la notation des dépôts bancaires à long terme des cinq banques tunisiennes, la faisant passer de « rating under review » (notation en cours de révision) à « négative ».
Selon les experts économiques, cela aura tendance à décourager ces banques et d’autres et les inciter à ne plus s’engager encore plus dans les bons de trésor émis par l’État ! Les banques étant impactées par le risque-pays qui devient conséquent! Dans cette perspective, l’État tunisien se trouvera dans l’impossibilité de trouver la moindre source de financement -hors impôts- pour son budget! Déjà bloqué à l’international, il le sera, même sur le plan local, et ce sera quasi-impossible de recourir encore aux banques de crainte d’aller vers un risque systémique !
Les actions de notation des banques font suite à la dégradation le 27 janvier 2023, par Moody’s, de la note souveraine de la Tunisie à long terme, en devises et en monnaie locale de Caa1 à Caa2 avec perspective négative. Moody’s a, également, abaissé la note de la Banque centrale de Tunisie (BCT), qui est légalement responsable des paiements sur toutes les obligations du gouvernement, de Caa1 à Caa 2, assortie d’une perspective négative.
Parallèlement à l’action de notation des banques, les plafonds de risque de la Tunisie ont été abaissés à B2 pour le plafond en monnaie locale et à Caa1 pour le plafond en monnaie étrangère.
L’agence de rating a expliqué que le principal facteur à l’origine de la dégradation des notes d’Amen Bank, de la BT, de la BIAT et de la STB est l’incertitude persistante des conditions d’exploitation dans le pays, exacerbée par l’absence, à ce jour, d’un programme de financement global pour répondre aux importants besoins de financement du gouvernement, ce qui augmente le risque de défaut du pays.
Un nouveau programme du FMI n’a pas encore été obtenu, bien qu’un accord au niveau des services du FMI ait été conclu en octobre 2022, ce qui aggrave une situation de financement déjà difficile et accentue les pressions sur les réserves de change de la Tunisie. Les conditions de financement interne et externe très serrées et le profil difficile du service de la dette du gouvernement tunisien, augmentent les risques de refinancement.
Moody’s estime que la faible gouvernance et les risques sociaux importants expliquent en partie pourquoi la Tunisie a atteint un tel point critique.
Le deuxième facteur est l’exposition directe des banques tunisiennes aux bons et obligations du Trésor, qui a augmenté à environ 57% des fonds propres en août 2022 et expose les banques à un risque croissant pour ce qui est des actifs et de la solvabilité.
Contrairement au rating des quatre autres banques tunisiennes, les notes des dépôts bancaires de l’ATB ont été confirmées, grâce au soutien d’Arab Bank PLC (note de dépôt Ba2 positive, ba2 BCA), son actionnaire majoritaire.