TUNIS – UNIVERSNEWS Les obligations souveraines de la Tunisie dévissent après les propos du président Kais Saied sur l’accord avec le FMI, rejetant les « injonctions » du Fonds, et faisant craindre un échec des négociations et le retour du spectre du défaut de paiement.
Les obligations en dollar d’échéance 2025 ont chuté de 4,1 cents, à 51.38 cents, au plus bas niveau jamais atteint. Il s’agit de la plus importante baisse enregistrée dans le monde!!!! Les obligations en euro et en yen ont également baissé!
Kais Saied avait fustigé les « diktats » du FMI et des préteurs internationaux, indiquant que l’alternative pour les tunisiens seraient de compter sur eux mêmes.
Alors, la question qui se pose ici : quelles sont les risques de cette baisse des cours des obligations ?
Les obligations ou les emprunts sont généralement considérés comme des véhicules d’investissement à faible risque. Les investisseurs qui ne souhaitent pas placer l’ensemble de leur fortune dans des actions investissent en général en grande partie dans des obligations « à faible risque ».
Pour la banque ou le prestataire, c’est lucratif, car cela permet de facturer l’intégralité des frais de gestion au client peu enclin au risque.
En effet, les obligations d’État (ou emprunts d’État) sont définies comme des titres de créance émis par un État pour financer ses dépenses en empruntant des fonds sur les marchés financiers. Les prix des obligations cotées varient en fonction de plusieurs facteurs, qui représentent autant de risques de subir une fluctuation à la baisse, qui sont ; Risque de crédit: Risque de défaut, risque de liquidité, risque de taux…
Si les détenteurs des obligations d’un État ont des doutes sur la situation économique et financière de cet État et donc sur sa capacité à honorer ses engagements et à assurer le remboursement des obligations détenues à terme, ces obligations voient leurs cours se dégringoler, étant donné que les investisseurs tentent de se débarrasser de ces titres au vu des risques encourus.
Ces obligations peuvent ainsi se transformer en obligations pourries (Junk bonds) et deviennent spéculatives. Derrière, ce sont les spéculateurs (المضاربين) qui les ramassent parce qu’elles deviennent hautement risquées et donc à forte rentabilité.
Parmi ces spéculateurs, on peut retrouver les fonds vautours qui se spécialisent dans ce genre d’obligations et qui peuvent constituer une menace permanente sur la viabilité des États. Leur objectif étant de réaliser une plus-value lors de la phase de restructuration de cette dette, ou de refuser son réaménagement afin d’obtenir un dédommagement par voie judiciaire.
On peut dire finalement que la baisse des cours des obligations d’un État peut survenir à la suite d’un mauvais signal au niveau des indicateurs économiques et financiers qui induisent une baisse de la notation souveraine d’un État.