TUNIS – UNIVERSNEWS – La troupe syrienne »Salatine Ettarab » a donné, vendredi soir, un concert d’une excellente facture à l’esplanade Habib Bourguiba à Nabeul, en présence de nombreux mélomanes, et ce, dans le cadre du Festival de la Musique Soufie et Spirituelle organisé par la Maison de la Culture de Nabeul. Cette troupe dispose d’un arsenal musical composé de sept groupes travaillant sur la musique traditionnelle syrienne en vue de la transmettre aux nouvelles générations dans de nouvelles versions, sans pour autant s’écarter des genres qui caractérisent cette musique, à savoir les « mouwachahat », les « mawawil », les « koudoud » qui ont toujours gardé une place prépondérante sur la scène musicale arabe malgré l’invasion des nouvelles vagues musicales modernes.
La troupe composée d’une pléiade de chanteurs et instrumentistes virtuoses a réussi à transporter le public présent, acquis d’avance à la cause de l’art authentique, vers une destination magique où l’amour, le rêve et la sublimation ont été de la fête, à travers des morceaux classiques de la chanson arabe et des envolées lyriques d’une rare beauté dont » Ya leilou essbou », »alli jara » et »arjii ya alfa leila ». Sans oublier les intermèdes musicaux sur le qanoun, le luth et le violon et les danses des derviches tourneurs qui ont fasciné le public jusqu’à la transe par leur danse soufie. Ces derviches commençaient à tourner sur eux-mêmes, lentement puis de plus en plus vite, les mains orientées vers le ciel et/ou vers la terre, posées sur la poitrine ou sur les joues. Leurs longues robes se déploient et occupent une bonne partie de la scène. Il ne se passe pas beaucoup plus que ça, cela dure une vingtaine de minutes à chaque fois, et pourtant c’est un tonnerre d’applaudissements que les derviches tourneurs ont reçu au final, dans une tente affichant complet. Visiblement, le public, composé il est vrai de connaisseurs, est conquis. Leila avait déjà vu des derviches tourneurs. Mais elle trouve « toujours impressionnant la façon dont ils tournent ». Assis à côté d’elle, Rached et Moez pensent que ce type de manifestation « appuie la culture syrienne ». Eux qui n’avaient jamais vu un tel spectacle pensent que c’est « important d’être ouvert sur le monde ».
M.S