Comme prévu, le Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane El Abbassi, a été auditionné, ce matin du lundi 25 février 2019 à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) à propos de la dernière augmentation de 100 points de base du taux directeur passant de 6,75 à 7,75% qui a soulevé » un grand tollé parmi les élus et des réactions mitigées chez les experts avertis dont la majorité avait soutenu M. Abbassi dans sa décision.
Le Gouverneur de la BCT a donné le ton en défendant la dernière mesure et en allant plus loin puisqu’il a tenu à préciser que si elle était retardée, cela aurait eu des conséquences fâcheuses sur l’inflation qui, sans cela, elle pourrait atteindre un niveau à deux chiffres sans d’où la nécessité d’anticiper.
D’ailleurs, indique encore M. El Abbassi, la hausse aurait pu voire dû être de plus de 100 points de base avant de brosser un tableau sombre des indicateurs qui se trouvent dans la zone rouge : surendettement, déficit record, de la balance commerciale baisse de la production des phosphates, hausse des importations des carburants, baisse vertigineuse de l’épargne, poursuite de la détérioration de la valeur du dinar, etc.
D’ailleurs, a-t-il tenu à faire remarquer que malgré la relance du secteur touristique, les recettes ne dépassent pas une valeur de 1 milliard d’euros, soit nettement en deçà du niveau de 2010.
En conclusion, Marouane El Abbassi a assuré que la BCT fait tout son possible pour limiter les dégâts et, pourquoi pas, passer, petit à petit, vers le vert. La création d’une « fenêtre de six mois » par la BCT en faveur des crédits sur les dépôts, est destinée à encourager l’investissement et l’épargne. Mais, vu que « notre économie n’est pas productive, l’essentiel demeure, conclut le Gouverneur de la Banque centrale, est la mise en place de politiques économiques encourageant la production et la consommation des produits tunisiens… ».
Noureddine H