TUNIS – UNIVERSNEWS – Les pâtissiers n’ont plus sommeil depuis plus d’une semaine. Chacun s’affaire à un rythme effréné, de jour comme de nuit, pour pouvoir livrer à temps ses commandes. Leurs vitrines exposent une variété de gâteaux traditionnels. Aussi, lors de notre tournée sur place, nous avons constaté les chaînes interminables devant les pâtisseries, uniquement pour acheter ou emporter les meilleures pâtisseries de l’Aïd. Cette fête est aussi une période idoine pour les pâtissiers d’entrer en compétition et de passer les heures pour agrémenter les meilleures pâtisseries au goût noisette ou pâtisserie au goût frais.
«Nous travaillons jour et nuit pour satisfaire les besoins de nos clients», nous dira un jeune caissier. Fort de son constat sur place, Imad soutient : «on remarque ces derniers jours, une augmentation des ventes, beaucoup de gâteaux à base d’amandes et de noisettes sont demandés avec un bon rapport qualité-prix».
Lors de notre visite dans une des chaînes de pâtisseries les plus célèbres, nous avons remarqué que les prix oscillent entre 44 et 46 DT pour la gamme petits gâteaux aux amandes, entre 64 et 115 DT pour la gamme pistache-pignon et 48 et 58 DT pour la gamme noisettes. Beaucoup de variétés succulentes et de choix de gâteaux orientaux raffinés mais certainement à des prix pas à la portée de tout le monde. Hédi déplore l’augmentation des prix, notamment cette année.
« Je comprends que cela augmente chaque année, mais là c’est pire. Donc j’ai évité d’acheter les gâteaux à base de pistache et de noisette. Je me suis contenté de ceux aux amandes en réduisant la quantité », nous dit-il. Il est probable que la montée des prix en magasin soit causée par l’augmentation des prix des fruits secs. Mais la demande est forte.
« Nous sommes submergées et nous n’arrivons pas à satisfaire tout le monde, bien que nous travaillions jour et nuit. D’ailleurs, nous refusons actuellement les commandes », avoue Jamila. C’est un commerce florissant. Les gens n’ont plus le temps pour préparer leurs gâteaux. Ils préfèrent casquer de l’argent pour ne pas subir cette corvée. Si les pâtisseries sont débordées, d’autres préfèrent se ravitailler auprès des fabricants de gâteaux traditionnels qui travaillent chez eux, souvent à l’abri de tout contrôle économique ou sanitaire en cette période de fête. Ce commerce est devenu très prospère, sachant que les familles tunisiennes se dirigent de plus en plus vers ces « maisons pâtissières » en vue de s’approvisionner en matière de confiseries de l’Aïd.
Ces gâteaux maison sont vendus à des prix moins chers en témoignent les prix affichés par kg: la baklaoua à 45 dinars, le kaakel warka à 42 dinars, le samsa à 50 dinars, l’oudhnin El Khadhi à 25 dinars ; le mlabess à 40 dinars et la bjaouia à 45 dinars. Les commandes sont nombreuses. C’est le moment de faire les affaires. « On travaille jusqu’à l’aube, histoire de satisfaire toutes les demandes », souligne Senda, pâtissière
Les offres se multiplient aussi sur les réseaux sociaux. Une femme cadre dans une banque indique que depuis quatre ans, elle commande les gâteaux traditionnels chez une dame, qui a ouvert une page Facebook dédiée à ce profil. « C’est vrai… c’est plus cher, mais je n’ai pas le temps d’aller dans une pâtisserie bondée de monde. Ces réseaux sociaux permettant une commande sans aucun souci »
M.S.