TUNIS – UNIVERSNEWS – De violents combats armés font rage dans la capitale du Soudan, Khartoum, depuis le 15 avril. Les bombardements fusent en pleine ville. Les habitants sont privés d’eau et d’électricité. Les combats ont déjà fait des centaines de morts. Plus de 1.000 ressortissants européens ont été évacués. En cause : un conflit entre deux généraux. L’un est à la tête de l’armée régulière et l’autre dirige un groupe paramilitaire. Que se passe-t-il au Soudan ? Quelles sont les forces en jeu, d’où vient leur rivalité et pourquoi ce conflit éclate-t-il aujourd’hui ?
Alors que la guerre fait rage entre les paramilitaires du général Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemedti », et l’armée régulière dirigée par le général Abdel Fattah Al-Burhane, le secrétaire général de l’ONU a mis en garde mardi contre le risque d’une déstabilisation régionale. Selon les experts, l’implication de l’Égypte, de l’Éthiopie, de l’Arabie saoudite ou des Émirats arabes unis, pourrait aggraver la situation et prolonger le conflit au Soudan.
C’est sans doute le pays qui a le plus à perdre dans la crise actuelle au Soudan. Soutien de l’armée régulière, l’Égypte, avec ses 1 300 km de frontières communes, est en première ligne du chaos qui règne chez son voisin et menace sa sécurité nationale.
Depuis 2019 et la chute du régime militaro-islamiste du dictateur Omar el-Béchir, la stabilité du Soudan est une priorité pour Le Caire, qui multiplie les aides financières et humanitaires à destination de Khartoum.
Il faut dire que la nébuleuse islamiste n’a pas laissé de place à d’autres issues que la guerre civile, dans un Soudan tiraillé et marqué par des décennies de règne de cette pieuvre, avec Omar Al-Bachir, Tourabi et autres.
Un pays aussi riche que le Soudan ne devrait pas arriver à ce stade et les grandes puissances, avec l’aide des islamistes qui ont poursuivi son travail de sape, a été désarticulé et ne peut pas espérer sortir de ce gouffre, avant longtemps. C’est la nouvelle configuration géopolitique qui l’a imposé et même la partition provoquée, avec la scission du Soudan du Sud ne leur a pas suffi, pour laisser ce peuple vivre dans la paix et la quiétude.