TUNIS – UNIVERNEWS – La masse salariale du secteur public est devenue un fardeau de taille pour le gouvernement. Elle a plus que triplé en moins de 13 ans, passant de 6,7 milliards de dinars en 2010 à 22 milliards de dinars en 2023, ce qui implique qu’elle est devenue insupportable et qu’il faut chercher des remèdes radicaux.
Malheureusement, le gouvernement de Najla Bouden, au lieu de chercher l’origine du mal, a préféré des solutions de rafistolage, en se projetant dans une spirale qui risque de mettre un frein au développement, à l’emploi et la polarisation des compétences tunisiennes.
Pourtant, les causes sont claires comme de l’eau de roche, puisque le stade qui a été atteint a pour principales causes différents facteurs exogènes à la démarche qui avait été suivie, dans le passé.
Durant la décennie noire, la nébuleuse islamiste a inondé l’administration publique avait été inondée de partisans du mouvement islamiste Ennahdha dont certains s’y sont introduits sur la base de leur appartenance politique, le favoritisme et l’allégeance, en plus de milliers de diplômes falsifiés… synonymes d’incompétence de leurs détenteurs.
Le résultat en avait été l’alourdissement de la machine administrative, l’absence de rendement et le gonflement du nombre de fonctionnaires qui ne servaient à rien. Il suffit de voir les chiffres pour le constater qui sont passés de 444.905 en 2011 à 604.163 en 2015, avec une pointe de 88,2 mille salariés du plus en 2012, lors du « règne » du mouvement islamiste, ce qui aurait été inadmissible dans d’autres pays.
Dans une circulaire publiée sur son site le 26 mai 2023, destinées à plusieurs parties, dont les ministères, les présidents des structures, les gouverneurs et les chefs des programmes, les recommandations ont comporté 8 points essentiels relatifs aux dépenses salariales, de gestion, des interventions, de l’investissement et des subventions aux entreprises publiques, les comptes privés, les fonds privés ainsi que les missions privées. Les principaux axes de cette stratégie sont les suivants :
- Rationaliser les augmentations salariales, les contrôler et les restreindre aux secteurs prioritaires
- Poursuivre la baisse progressive du nombre des diplômés des écoles de formation, notamment pour les ministères de la défense, de l’intérieur et de la justice
- Continuer à travailler sur le programme spécifique pour la mise à la retraite avant l’âge légal et de ne pas remplacer les postes vacants.
- Révision des mécanismes de subvention et de compensation, tout en consacrant 8,3% du produit intérieur brut (PIB) à la subvention, au titre de 2023, ce qui peut contribuer en 2024, à fournir des ressources financières pouvant être orientées à l’investissement public, sachant que l’Etat continue à accorder des subventions aux catégories démunies, en plus de concrétiser des interventions au titre de développement au profit des acteurs économiques.
Cette stratégie risque de ne pas permettre d’atteindre les objectifs escomptés, surtout qu’elle ne prend pas en compte l’efficacité des mesures et qu’elle va vider l’administration publique de ses compétences et de son essence, alors que la levée des subventions au pied levé, sans un registre crédible sur la pauvreté ne va faire qu’accentuer l’inflation et la hausse des prix, surtout dans les classes démunies.
F.S.