TUNIS – UNIVERSNEWS La Tunisie fait face à une classification de crédit instable, évaluée chaque année par des agences de notation internationales. Ces dernières années, le pays a connu une situation précaire en raison de divers facteurs tels que l’ampleur de sa dette extérieure, le chômage, l’instabilité économique et politique, ainsi que sa forte dépendance vis-à-vis des revenus du secteur touristique.
La conjoncture économique mondiale a également eu un impact significatif sur la Tunisie, notamment avec la pandémie de coronavirus et le conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Ces événements ont entraîné un ralentissement de la croissance économique, une augmentation des prix des denrées alimentaires et des carburants, ainsi que des perturbations des chaînes d’approvisionnement. Toutes ces raisons ont fortement affecté l’économie tunisienne, rendant difficile pour l’État la capacité de rembourser sa dette extérieure et provoquant ainsi une dégradation de son classement de crédit.
D’après un document établi par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), en 2021, l’agence Moody’s a révisé à la baisse la notation de crédit de la Tunisie, passant de (B3) à (Caa1). Cette révision est due à la faiblesse de la gouvernance et à l’incertitude croissante quant à la capacité du gouvernement à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour renouveler l’accès aux financements.
Dans la même période, l’agence Fitch a également abaissé la notation de crédit de la Tunisie, passant de (B) à (B-), en raison des risques de liquidité financière et des retards dans l’accord avec le Fonds monétaire international (FMI).
Cette tendance à la baisse s’est poursuivie jusqu’en mars 2022, date à laquelle Fitch a de nouveau abaissé la notation de crédit de la Tunisie de (B-) à (CCC), pour les mêmes raisons que lors de la précédente baisse, notamment les risques de liquidité et le retard dans l’accord avec le Fonds monétaire international. L’agence prévoit que le déficit public restera élevé à environ 8,5% du produit intérieur brut en 2022, contre 7,8% en 2021.
En mars 2023, Fitch a relevé la notation de crédit de la Tunisie de (CCC) à (+CCC), mais cette hausse était essentiellement technique, car l’agence a corrigé une erreur de classification remontant au 1er décembre 2022. Cette hausse n’a pas duré longtemps, car Fitch a abaissé la notation de crédit de la Tunisie de (+CCC) à (-CCC) en raison de ce que l’agence considère comme une incertitude quant à la capacité de la Tunisie à mobiliser un financement suffisant pour répondre à ses besoins de financement, ainsi qu’un échec dans la mise en œuvre des réformes convenues avec le Fonds monétaire international.
L’agence prévoit que les besoins de financement public représenteront environ 16% du produit intérieur brut en 2023 (environ 7,7 milliards de dollars) et 14% du produit intérieur brut en 2024 (environ 7,4 milliards de dollars).