- Aucun élu de la Coalition nationale n’a signé la pétition de la plainte
Nous revenons sur la plainte déposée par 43 députés contre des cardes sécuritaires, anciens ou en fonction, et des dirigeants du parti Ennahdha à propos de l’appareil sécuritaire suite à la révélation de certains détails dévoilés par Al Charaâ al magharibi qui affirme avoir obtenu une copie de ladite plainte.
Les plaignants réclament, dans leur requête, l’audition des cadres sécuritaires suivants :
– Wahid Toujani, directeur général de la Sûreté nationale en décembre é013
– Atef El Omrani, ancien directeur général de la Direction générale des services spécialisés
– Boubaker Laâbidi, directeur de la Direction de la documentation relevant de la Direction générale des services spécialisés à la date du 19 décembre 2013
– Sami Nasr, directeur de la Direction de la documentation relevant de la Direction générale des services spécialisés en 2014
– Le directeur central actuel des services de lutte contre le terrorisme
– Mohamed Kheriji, ancien directeur de l’Unité nationale d’investigations dans les crimes terroristes à El Gorjani
– Kais Bessifi, commissaire principal à la brigade de l’Unité nationale d’investigations d’El Gorjani
– Abdelaziz Daghzni, dirigeant à Ennahdha
– Ridha Barouni, dirigeant à Ennahdha
Selon le texte de la plainte, de nombreux détails sont étalés sur l’appareil sécuritaire, sur le rôle des cadres sécuritaires quant à leur éventuelle complicité sur la base des données existantes dans les documents saisis chez Mustapha Khedher en plus des accusations portées contre les personnes présumées suspectes.
En effet, la plainte évoque plusieurs délits dont notamment le vol qualifié de documents judiciaires et de pièces à conviction ainsi des registres et des contrats et autres déposés dans les greffes ou des dépôts publics, sachant que les auteurs des vols sont, des fois, ceux à qui sont confiés lesdits documents.
Les accusations portent aussi et surtout sur la formation et l’adhésion à une organisation terroriste à l’intérieur eu pays et à l’étranger ainsi qu’au recrutement de personnes dans le but de commettre des actes terroristes.
C’est ce cadre que les accusations portent, aussi, sur la fourniture de données à des fins terroristes, la préparation d’un local pour des réunions ayant des relations avec des crimes terroristes, la fournitures d’armes, d’explosifs et des munition et la collecte des sommes d’argent pour financer des actes terroristes, la découverte d’un complot contre la sûreté de l’Etat pour le changement du pouvoir et l’incitation des habitants à s’entretuer, le meurtre avec préméditation et l’introduction d’armes à feu pour d’éventuelles opérations de combats.
Comme on le constate, les accusations sont de la plus hautes gravité, mais qui restent à confirmer par la tenue d’investigations et d’enquêtes sérieuses et officielles, sachant que le Comité de défense dans les affaires d’assassinats des deux martyres Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi avait réclamé publiquement au ministère public l’ouverture d’une enquête judiciaire en bonne et due forme allant jusqu’à dire que ses membres sont prêts à être jugés s’il s’avère que les des données fournies sont erronées.
Mais depuis le 2 octobre 2019, date de la première conférence de presse du Comité, le ministère public, le ministère de la Justice et la présidence du gouvernement sont restés muets et sans le moindre commentaire.
D’ailleurs, à voire les signataires de la pétition de la plainte, on constate, outre l’absence, du reste attendue, de tout élu d’Ennahdha, qu’aucun député de la Coalition nationale, ossature du nouveau parti de Youssef Chahed n’a émargé le texte de la plainte, ce qui est fort curieux de la part des partisans du chef du gouvernement qui a fait, dès son investiture en 2016, de la découverte des auteurs des assassinats des deux martyrs, une priorité de son action gouvernementale.
D’autre part, selon Fatma Mseddi, élue à l’ARP, a indiqué qu’une conférence de presse sera donnée, sous peu, pour faire toute la lumière sur la plainte et son contenu.
Noureddine HLAOUI