TUNIS – UN/Agences – L’Autorité soudanaise de l’aviation civile a annoncé, ce samedi 1er juillet 2023, la prolongation de la fermeture de l’espace aérien soudanais jusqu’au 10 juillet, à l’exception des vols à des fins humanitaires, alors que les affrontements se poursuivent entre les deux parties au conflit. L’espace aérien soudanais a été fermé au trafic des avions après le déclenchement du conflit militaire entre l’armée et les Forces de soutien rapide à la mi-avril.
Après deux mois et demi de combats, les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Daglo, dit Hemetti, progressent lentement mais sûrement dans la capitale. Par endroits, l’armée régulière, que commande son rival, le général Abdel Fattah al-Burhane, est quasiment encerclée. Dans la méga-agglomération formée par les villes de Khartoum, Omdurman et Bahri, de part et d’autre des deux Nil, les militaires ne contrôlent plus que des poches urbaines très limitées, autour du quartier général de l’armée ou des sites stratégiques du ministère de la Défense. Le reste de la mégalopole est aux mains des miliciens de Hemetti, qui ont pris leurs quartiers dans les zones résidentielles pour se protéger de l’aviation.
L’armée soudanaise reste maîtresse des airs mais, dans une ville aussi dense que Khartoum, cette supériorité ne lui confère pas un avantage décisif. Ses bombardements sont souvent imprécis. Les miliciens de Hemetti ont rapidement abandonné leurs casernes, trop exposées, pour s’éparpiller dans les quartiers d’habitation. Ils s’y livrent au pillage en règle des logements ou des bureaux, rackettent les civils, et se rassemblent au moment de mener une attaque.
Au début du mois de juin, les militaires ont pourtant reçu des renforts depuis la province, et lancé une contre-offensive le 11 juin. Elle aura duré une semaine, sans gain notable. A l’inverse, les FSR ont remporté une victoire majeure, en s’emparant du quartier général de la Central Reserve, une unité de police qui avait rejoint le camp de l’armée.
Les belligérants s’étaient engagés à respecter une trêve pour les trois jours de l’Aïd Al-Idha, de mercredi à vendredi. Elle a permis un transfert de prisonniers, sous l’égide du Comité international de la Croix-Rouge : 125 soldats soudanais, dont 44 blessés, ont été acheminés en bus à Wad Madani, en dehors de la zone des combats.
La guerre a déjà fait plus de 2,1 millions de déplacés internes et plus de 560 000 réfugiés, selon les derniers chiffres de l’ONU. A 1000 kilomètres de Khartoum, dans la région du Darfour, d’où ils sont majoritairement originaires, les paramilitaires des Forces de soutien rapide semblent également avoir le dessus sur l’armée régulière. Des affrontements à l’arme lourde ont éclaté, ou repris, à Nyala (Darfour du Sud), El-Fashir (Darfour du Nord), Zalingei (Darfour Central). La 16e division d’infanterie des Forces armées soudanaises aurait perdu le contrôle d’une base militaire à Manwashi, à 75 kilomètres au nord de Nyala.