- Le ministre démissionnaire est responsable, mais pas le seul
- Dans un mois maximum, il n’y aura plus de cartons
Comme elle l’avait promis et annoncé, la ministre de la Santé par intérim, Sonia Ben Cheikh, a tenu, ce matin du lundi 11 mars 2019, une conférence de presse à Dar Dhiafa, pour revenir sur les tenants et les aboutissants du drame du décès des douze nouveau-nés au service de néonatologie de l’hôpital de la Rabta.
La ministre a indiqué que les analyses des produits mis en cause ont été confiées à des laboratoires divers et différents de ceux avec qui l’on traitait dans un souci de plus de transparence tout en promettant que les résultats seront divulgués dès qu’ils seront prêts et que les responsables des éventuelles défaillances auront des comptes à rendre.
Dans le même ordre d’idées, elle a indiqué que le ministre de la Santé démissionnaire, Abderraouf Cherif n’est pas le seul responsable de ce drame précisant que ce dernier est le résultat d’un cumul de plusieurs années de dégradation, de mauvaise gouvernance.
Et d’enchaîner : « Moi aussi, je suis responsable puisque j’ai fait un passage au ministère de la Santé en tant que secrétaire d’Etat et en tant cadre médial professionnel. Et puis, chacun doit assumer sa part de responsabilité”, a-t-elle déclaré.
Ainsi et après avoir désigné, indirectement, le ministre démissionnaire comme étant un des responsables du drame, la ministre par intérim, toujours aussi alerte, est passé à l’épisode de la remise des cadavres des bébés à leurs parents dans des cartons.*
On dit, certes, que c’est une pratique habituelle, même dans d’autres pays, a commencé par dire Sonia Ben Cheikh, mais il est temps qu’il soit mis fin à cette habitude. « D’ailleurs, le chef du gouvernement, m’a appelée ce matin avant d’entrer en conférence de presse, pour nous accorder un délai d’un mois pour en finir, une fois pour toutes, avec les cartons », a-t-elle annoncé en substance.
Cette décision intervient, donc, après le tollé et l’indignation unanime exprimés sur la toile. Mais fallait-il attendre un « ultimatum » du chef du gouvernement pour prendre une telle initiative ?
La ministre par intérim a consacré une bonne partie de son intervention à fustiger et à mettre au banc des accusés « tous ceux qui ont tenté d’exploiter cette tragédie à des fins politiciennes ». D’ailleurs, elle a répété, une dizaine de fois, son « ordre » de cesser cette exploitation.