TUNIS – UNIVERSNEWS – Le ministère du Commerce et du Développement des Exportations persiste et signe, sans prendre en compte les capacités des boulangeries « classées » dans leur mission de satisfaire les besoins des citoyens en pain.
Sur sa lancée, le ministère a annoncé, jeudi, la décision d’interrompre l’approvisionnement en farine et semoule des boulangeries non classées, arguant que cette décision intervient suite à l’annonce faite par le Groupement professionnel des boulangeries modernes relevant de la Confédération Nationale des Entreprises de Tunisie (CONECT) de suspendre, à partir du 1er août 2023, la fabrication du pain, dans toutes les régions de la République, explique le ministère dans un communiqué.
Et de souligner que la décision d’arrêter l’approvisionnement de ces boulangeries est conforme aux dispositions légales en vigueur et s’inscrit dans le cadre de ses prérogatives visant à réguler le marché.
Le ministère a ajouté que cette mesure sera appliquée à toutes les boulangeries qui ont recours aux produits subventionnés, sans exception, faisant observer qu’ »il est question de préserver les produits subventionnés contre toute tentative de détournement ».
Entretemps, à nous basant sur ce que l’on a remarqué sur le terrain, il y a deux constatations que le ministère aurait pu prendre en considération, notamment la capacité des boulangeries dites classées, à satisfaire la demande et si les quotas qui leur sont accordées peuvent leur permettre de produire les quantités suffisantes, même si elles fonctionnement 24 heures/24.
D’ailleurs, à voir les queues qui se forment devant les boulangeries « classées », sous un soleil tapant, en particulier à midi, on se demande si la question a été bien étudiée. Pire encore et comme par hasard… ces boulangeries cherchent à écouler le plus possible de baguettes en semoules qui coûtent plus de 50% plus cher que celles en farine, avec parfois un poids qui n’est pas conforme aux normes exigées.
Le plus grave c’est que ces boulangeries utilisent des produits compensés achetés des boulangeries classées qui doivent utiliser ces mêmes produits compensés destinés exclusivement à fabriquer le pain normal.
En outre, on cherche à comprendre comment les boulangeries non-classées –malgré les griefs qu’on a contre elles- vont fonctionner ? Certes, selon certaines informations, elles appartiennent en grande partie à des Nahdhaouis, mais cela n’empêche que leur fermeture va mettre de nombreux travailleurs au chômage, soit de nombreuses familles sans ressources !!!
Les mesures au pied-levé n’ont jamais été la solution et, d’ailleurs, à voir le nombre des boulangeries classée qui ont été pénalisées qui a dépassé les 250 en moins de trois jours… on ne peut que penser que notre honorable ministère a mis les pieds… dans la farine !!!
F.S.