TUNIS – UNIVERSNEWS – Alors que les changements se font quotidiennement, à la tête des différentes entités et structures publiques dont des ministères, des banques, des instances, des organismes publics et établissements financiers, d’autres structures n’ont pas été touchées depuis de nombreuses années comme le cas du Conseil du Marché Financier (CMF) dont son président est en tête depuis plus qu’une décennie. Suite à une décision du ministère des Finances, Salah Essayel occupait officiellement, ce poste depuis le mois de mars 2012, sous le gouvernement d’Ennahdha présidé par Hamadi Jebali… Soit près de 14 ans…!!!!
Syphax, CGF et plus récemment l’UIB !
Depuis cette date, aucun changement n’a été effectué. « Ne touchez pas au CMF », en dépit des manquements et des défaillances, a suscité plusieurs interrogations quant à sa longévité intrigante. La fameuse affaire de Syphax Airlines de son propriétaire Mohamed Frikha constitue l’un des plus grands scandales financiers survenu à la Bourse de Tunis après la Révolution. Avant son introduction en bourse, en novembre 2014, Syphax avait manipulé les états financiers de la compagnie afin de gonfler sa valeur boursière et maximiser les souscriptions à son capital.
Malgré ces anomalies comptables et organisationnelles, le CMF n’a réagit qu’après deux ans et demi de l’introduction en bourse de cette compagnie et la pénalité était seulement de radier Syphax Airlines du marché alternatif de la bourse de Tunis sans pour autant la condamner pour fraude, ni contre les dirigeants de cette compagnie ni contre le commissaire aux comptes qui avait validé les comptes trafiqués et publiés par la suite par le CMF et la bourse de Tunis.
Mis à part le scandale de Syphax, il ya un autre plus récent, portant sur l’acquisition par le groupe UFI de Abdelaziz Essassi pour 33 millions de dinars de titres UIB suite au désengagement impromptue de la banque française « Société Générale » qui détient 52,34% capital de ladite Banque.
Il ne faut pas aussi oublier l’affaire du CGF, en 2021, et les infractions qu’il avait commises par son représentant Khaled Zribi menant jusqu’à sa radiation de toute activité d’intermédiation boursière. Le CMF l’avait également privé définitivement de toute activité sur le marché financier et retiré son approbation de directeur d’un intermédiaire en bourse.
Khaled Zribi avait même écopé d’une peine de prison. Il est impliqué dans l’appropriation frauduleuse des biens d’autrui, l’octroi sans droit de titre de certificats de privilège fiscal, détournement de fonds appartenant au Trésor public et non-respect des dispositions en vigueur en termes de lutte contre le blanchiment d’argent.
Outre ces affaires de Syphax, du CGF et de l’UIB, le CMF a failli à ses missions portant sur le contrôle de l’information financière et de la sanction des manquements ou infractions à la réglementation en vigueur. A ce jour, par exemple, 7 sociétés cotées n’ont pas encore publié leurs indicateurs d’activités du premier trimestre, sans que cette autorité publique réagisse. Ce sont presque les mêmes sociétés qui refusent toujours de publier leurs états financiers et qui ne respectent pas les délais en vigueur, malgré le devoir du CMF de préserver l’intérêt des actionnaires et de sanctionner les entreprises ne respectant pas leurs obligations légales de divulgation financière bien que la loi y afférente l’autorise à le faire.
B.B.R.